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« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose

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Amaury G. Mercury
Amaury G. Mercury
contes : 261
âge : 29
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MessageSujet: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyMer 1 Jan - 12:58

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
Amaury ∞ Rose
Son regard fut capturé par la fascination que la beauté de l’image pouvait lui procurer. Depuis qu’il s’était mis à la photo, sa vie avait lentement été bouleversée. Son esprit se focalisait sur autre chose désormais, qui lui changeait un peu du thé et du théâtre. Une nouvelle merveille de son monde.
La créature sur l’image tournait la tête lorsqu’il était parvenu à la figer pour l’éternité et son visage exprimait tant de chose qu’il n’arrivait pas à trouver les mots pour le décrire. Il avait beau la regarder et l’étudier sous toutes ses formes, c’était comme une énigme qu’il ne parviendrait pas à déchiffrer. Il était resté là, depuis deux heures déjà, à observer toujours la même chose. Il était complètement obnubilé, sans même s’en rendre compte.

- On a besoin de deux cardigans pour demain, et vite !

Il sursauta en manquant de faire tomber l’image qui nourrissait tous ses fantasmes et l’accrocha là où il l’avait mise avant de retourner à son atelier. C’était une petite pièce mal rangée, remplie de tissus, vêtements usagé, costumes ratés et dont il n’avait pas eu la volonté morale de s’en débarrasser et autres créations en projet. Sans un mot, il s’attela à sa tâche sans trop se presser pour autant. Faire deux stupide gilet en laine ne lui demandait pas beaucoup de temps, bien au contraire. Il avait tellement l’habitude que cela ne lui donnait même plus la peine de se concentrer pour le réaliser à la perfection. Amaury avait des doigts de fée en ce qui concernait la création de ce genre, même s’il préférait de loin les couvres chefs, dieu ne sait pourquoi. En un peu plus de deux heures, il avait terminé son travail et déposé les deux vêtements sur le comptoir avant d’enfiler sa veste et se coiffer de son traditionnel chapeau puis quitter la pièce sans un bruit. Il avait déjà été payé, il n’avait donc plus rien à faire ici.

Une chose qui pouvait s’avérer être amusante chez lui, c’est qu’il ne savait jamais où aller. A peine avait-il fini quelque chose qui cherchait à en faire une autre. Il n’était pas calculateur, et encore moins organisé. Amaury n’aimait pas prévoir, sauf en cas d’exception. Il aimait voir la vie défiler comme un film au cinéma, sans se situer dans un point précis dans le temps, ni même dans l’espace d’ailleurs. C’était une façon de se sentir en liberté et aussi de vivre sa propre vie. Il ne comprenait d’ailleurs pas les gens qui se prévoyait mille et une chose. Bien entendu, il fallait bien le faire de temps en temps, mais pas pour tout. C’était inconcevable pour lui. Les gens étaient.. fous.

Alors qu’il arrivait à Heller Road, il passa devant la bibliothèque en traçant tout droit jusqu’à ce que la route et ses traditionnelles voitures lui barrent le passage. Là-dessus, il se rendit compte de l’endroit où il se situait et se retournant, il décida de faire demi tour pour pouvoir se rendre devant le bâtiment. Il l’observa avec curiosité et de façon un peu hésitante. Il savait pertinemment où il se trouvait parce que cet endroit lui avait laissé une trace dans sa mémoire. C’était là. Ici même qu’il avait pris la photo qui l’émerveillait tant. Ici que la jeune femme s’était retournée au moment même où il avait tenté de prendre un lampadaire – les objets rangés dans la classe « inutile » lui donnait encore plus envie – en photo et qui avait à l’occasion complètement dérouté ses obsessions. Elle était devenue sa plus grande passion, son parfum, sa manière matérielle de décrire toute la beauté du monde, sa muse, sa petite fée, ses plus grand rêves. Il n’y avait rien de plus merveilleux que cette jeune femme et sans pour autant d’avoir de mauvaise pensée à son égard. Elle était plus d’un être vivant pour lui.  Elle était une divinité. Une sorte de soleil : il aimait la contempler, elle lui donnait chaud au cœur mais il ne fallait pas s’approcher trop près pour ne pas se brûler les ailes. Et il se trouvait que sa muse travaillait ici. Il l’avait compris, à force de passer par ici et de la voir passer de temps à autre. Il était déjà même entré à l’intérieur mais avait fait en sorte de ne pas la contempler trop longtemps afin qu’elle ne puisse pas le remarquer. Il lui était même arrivé d’y avoir pénétré déguisé, puisque après tout, le déguisement était son rayon. Et lorsqu’il était à l’extérieur et qu’elle s’y trouvait aussi, il sortait son appareil photo pour pouvoir l’immortaliser et l’ajouter à sa collection. Il n’y avait rien de pervers là dedans. Il voulait simplement garder son image en sa compagnie, comme s’il avait peur de l’oublier un jour. Si elle venait à disparaître à jamais, il aurait perdu sa plus grande source d’inspiration mais aussi sa plus grande distraction.

Il était entré d’un pas silencieux dans la bibliothèque, passant derrière l’étagère où elle s’y trouvait pour pouvoir l’observer en cachette, feignant de chercher un bouquin sans parvenir à le trouver. Elle finit par passer, une pile de livre dans ses bras. A la voir se tenir, ils devaient peser une tonne et étaient très gros. Il pencha la tête vers le côté et lorsqu’elle fit tomber involontairement le tas de bouquin au sol, il n’hésita pas une seconde à venir à son aide.

Sans prononcer un mot, il les ramassa un à un, reconstituant la petite pile de ce qu’il avait pu prendre et lorsqu’il eut fini, il les lui tendit.

« Mademoiselle. »

Simple mot d’invitation à accepter l’offre qu’il était en train de lui passer.

   
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Rose Oswin
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyVen 3 Jan - 22:52

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
Amaury Geoffrey Mercury ∞ Rose Oswin

Les journées à Oak Harbor ne se ressemblaient  vraiment pas… Chaque jour pouvait avoir sa surprise, son rayon de soleil alors que tout semblait mal parti au matin, en mettant un pied hors du lit. Les rencontres –même les plus furtives – vous laissent une marque dans le cœur quasiment indélébile. Au départ, lorsque sa vie dans cette ville venait tout juste de commencer, la jeune Rose avait vraiment du mal avec cela. C’est des choses qui mettaient à rude épreuve son sens du parfait contrôle de soi et de la situation. Maintenant, elle avait appris à aimer ces petites surprises du quotidien mais – bien-sûr – elle gardait le contrôle total de ses émotions et de ce qu’elle pouvait en montrer aux autres. C’était le principal, à ses yeux. Assise à son bureau dans la bibliothèque d’Oak Harbor, elle avait la tête appuyée sur sa main droite et de l’autre elle tenait un crayon à papier qu’elle faisait courir le long d’une feuille blanche. Sous la mine gris clair se dessinait lentement un portrait masculin.

L’homme avait les cheveux un peu flous, un sourire en coin et portait un chapeau rigolo. Il s’était ancré dans l’esprit de la jeune fille – les étoiles seules savent comment – depuis quelques temps déjà et très souvent, elle avait l’impression de le voir au détour d’une rue ou dans un recoin de la bibliothèque. Mais c’était des apparitions tellement éphémères – dès qu’elle avait le malheur de détourner le regard le jeune homme disparaissait – qu’elle avait presque fini par penser qu’elles n’avaient lieu qu’à l’intérieur de son crâne. Elle n’en avait donc parlé à personne, évidemment. Elle ne parlait jamais de rien à personne. Les secrets, c’était un peu sa deuxième nature. Elle ne mentait pas, non, elle ne disait simplement rien. Et si quelqu’un lui posait une question elle détournait si habilement la conversation qu’elle n’avait pas besoin de fournir une réponse. Les souvenirs de sa rencontre avec  l’inconnu de la feuille blanche devenaient de plus en plus flous à mesure qu’elle s’imaginait que ce ne soit qu’un rêve. Elle revoyait les escaliers de la bibliothèque qu’elle avait dévalés, la présence qu’elle avait sentie en passant près d’un lampadaire, les mots d’excuse et le sourire de l’homme qui s’était retrouvé face à elle… Depuis lors, il était devenu… Une sorte d’inspiration, de Muse. Rose avait repris le dessin et le piano de façon quotidienne et c’est son image à lui qui lui donnait ce dont elle avait besoin, qui guidait ses doigts sur les touches noires et blanches ou sa main sur la feuille. Parfois même au travail, comme ici. Mais si ce n’était qu’une illusion alors… Sa chef de service entra dans le bureau ce qui eut pour effet de sortir violemment Rose de sa rêverie. Elle se redressa et glissa son dessin dans le livre le plus proche d’elle. Puis elle se tourna finalement vers sa chef et lui adressa un sourire de circonstance. Heureusement pour elle, la chef de service semblait trop préoccupée pour s’attarder sur le manque de professionnalisme de Rose à cet instant. En plus, elle avait apparemment besoin de ses services. Elle avait sa tête des jours où elle avait un service à demander à sa jeune collègue. Elle prit une chaise et s’assit à côté d’elle.

« Rose, ma belle, j’ai de la chance que tu sois toujours là. Peux-tu rester une heure de plus ? Il y a des tonnes de livres à ranger, en bas ! Les lecteurs se sont tous donné le mot pour nous rapporter leurs bouquins aujourd’hui, j’ai l’impression… Cela ne te dérange pas ? D’ailleurs, il faut aussi ranger celui-ci, s’il te plait. J’ai oublié de le faire ce matin. »

Elle prit dans ses mains le livre qui se trouvait à la gauche de Rose et entre les pages duquel la jeune fille venait de glisser sa feuille de dessin. Sa chef ne sembla pas le remarquer et lui tendit l’ouvrage avec un grand sourire auquel Rose répondit en prenant le livre entre ses mains. Elle accepta bien-sûr de rester une heure de plus. Dans un premier temps parce que la bibliothèque était sa deuxième maison mais surtout parce que cela lui changerait les idées. Elle descendit les escaliers qui menaient à la salle de lecture quatre à quatre et se dirigea vers une imposante pile de livre qui trônait sur le comptoir des prêts et retours. Ah oui… En effet ! Rose ne comprenait pas trop ce qui avait pu se passer… Elle entreprit de trier les livres en fonction du secteur de la bibliothèque où ils devaient être rangés. Pas vraiment organisée dans sa vie de tous les jours, elle pouvait l’être remarquablement lorsqu’il s’agissait de son travail. Elle se dirigea vers la pile la plus haute et la prit entre ses bras, histoire d’aller la ranger à sa place – après bien-sûr avoir récupéré sa feuille blanche où trônait le fameux dessin et l’avoir mise dans sa poche –, au rayon des documentaires adultes.  La pile était bien lourde et Rose tangua un peu sous son poids mais elle réussit à trouver un équilibre et décida de faire confiance à ses –petits – bras. D’un pas leste elle se dirigea vers la salle qui l’intéressait mais la hauteur de la pile lui cachait presque les yeux. Plusieurs lecteurs la laissèrent passer en la regardant bizarrement mais aucun ne vient lui proposer son aide. Tant mieux, d’ailleurs parce que la jeune fille avait un peu de mal avec la galanterie. Passer pour une fille faible qui a besoin d’un homme pour affronter le monde ? Non merci, très peu pour elle ! Sauf que là… Elle remarqua que le poids des livres devenait vraiment trop lourd pour elle et avant qu’elle n’ait eu le temps de soupirer, sa pile de livres se retrouva éparpillée autour d’elle, au sol.

« Oh par toutes les étoiles, non ! » Fut la seule chose qui traversa ses lèvres, dans un murmure crié – oui, c’était possible.

Elle était à genoux sur la moquette de la bibliothèque, entreprenant de rapatrier tous les livres dans ses bras lorsqu’elle senti une présence à ses côtés et qu’un « Mademoiselle » retentit doucement dans ses oreilles. Elle leva vivement la tête et regarda le jeune homme qui se tenait devant elle. Elle mit quelques secondes à se rendre compte qu’elle était toujours à genoux et elle se releva bien vite. C’était lui. Alors il n’était pas un rêve… Enfin, si, bien sûr qu’il était un rêve… Mais un rêve réel. Vu de près, il semblait encore plus… intriguant ? Magnifiquement intriguant, même.

« Monsieur… Je vous remercie. »

Comment est-ce qu’elle avait fait pour lui parler avec un ton si professionnel alors qu’au fond d’elle, c’était l’ébullition totale ? Nul ne sait… Mais la teinte rose qui lui était montée aux joues et le petit sourire en coin qu’elle abordait la trahissait un peu. Elle tendit ses bras – chargés des livres qu’elle avait ramassés – vers le jeune homme pour l’inviter à y déposer les livres qu’il avait en main.
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptySam 4 Jan - 15:30

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
Amaury ∞ Rose


Il avait devant lui l'idéal féminin qu'il n'avait jamais encore rencontré auparavant. Il ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam et ne lui avait encore moins adressé la parole, si ce n'est quelques mots d'excuse en balbutiant à cause de la gêne occasionnée. Ses longs cheveux blonds foncés et ses yeux couleur noisette étaient les même que sur les nombreuses photo qu'il avait pris d'elle et qui reposaient sagement dans son petit laboratoire de photo qu'il avait emménagé à l'occasion. Sauf qu'elle était encore mieux en vrai que sur une image. Mille fois mieux, même. C'était comme si cet étrange être n'était pas humain, mais divine et plus encore. Elle exprimait tellement de chose merveilleuse à ses yeux qu'il avait décidé de garder à jamais son image à ses côtés. D'ailleurs, il ne se cacha même pas de la reluquer comme il était en train de le faire - à vrai dire, il ne s'en apercevait même pas - ses yeux grands ouverts braqués sur elle afin que l'on puisse lire toute l'admiration qu'il exprimait par son regard. En même temps, c'était bête, se disait-il, d'éprouver de telles émotions à la simple vue de cette créature tout droit sortie d'un rêve mais il ne comprenait pas encore que cette chose qui s'opérait allait au delà de ce qu'il pouvait s'imaginer. Ce n'étaient pas des choses que l'on pouvait contrôler, et encore moins commander. Et il avait raison de se poser autant de question, après tout, aucun autre être humain ne lui avait fait cet effet là. En général, il avait plutôt tendance à se moquer de tout ceci. Il ne se sentait pas forcément proche des gens et ce n'était pas non plus le genre de type à reluquer les filles dans les magasine ou même des films pour adulte. Non, il était au dessus de tout ça. Lui, ses seuls trips, c'était de boire un bon thé à longueur de journée et peut être fumer trois ou quatre cigarettes à l'occasion. Il avait une autre manière de passer son temps et elle avait changé depuis qu'il l'avait vue pour la première fois. Il ne lui avait donné encore aucun nom parce qu'il n'arrivait pas à en poser un. Est ce qu'une telle merveille pouvait se réserver le droit de porter un nom qu'IL aurait inventé pour elle? Non, certainement pas. Ce sera "elle" jusqu'à ce qu'un jour, il puisse lui donner une identité qu'il n'aura pas choisi.

S'il ne connaissait pas son nom, il savait où elle travaillait pour l'avoir compris après être passé plusieurs fois à la bibliothèque. Il n'aimait pas particulièrement lire, mais elle lui en avait donné le goût. De plus, la bibliothèque dégageait une ambiance qu'il appréciait bien que ce soit un peu trop silencieux à son goût. Et ce jour là, il avait décidé d'y aller, pour pouvoir la voir, une fois de plus. Elle était là, comme toujours, mais avec les bras chargés de livre qu'elle avait fait tombé. Il s'était empressé d'aller ramasser ce qu'il avait pu, puisqu'elle s'y était mis à la tâche elle aussi, naturellement.
« Monsieur… Je vous remercie. » prononça-t-elle alors qu'il avait capturé son attention en lui tendant les livres par simple geste aimable. Il mit un certain temps avant de répondre, trop occupé à la regarder. Il pourrait le faire toute la journée s'il le pouvait parce qu'elle était tellement belle qu'il avait du mal à en arracher son regard. Ce fut seulement les circonstances qui lui ramena les deux pieds sur terre.

"Il n'y a pas de quoi Milady, si je puis vous être utile, n'hésitez pas une seule seconde, je suis tout à vous."

S'il avait dit ces mots là, c'était seulement en constatant le poids que les livres pouvaient avoir et il regrettait d'ailleurs de lui avoir donné ceux qu'il avait ramassé. A présent, la seule chose qu'il avait à faire était de quitter cet endroit, pour y revenir le lendemain, peut être. Mais le "destin", si on pouvait qualifier la chose ainsi, avait décidé qu'il avait eu la chance de pouvoir lui adresser la parole. Et un signe ne l'était que si on le symbolisait, si on lui donnait une signification.

"Quel jour sommes nous aujourd'hui?" demanda-t-il en plissant les yeux, bien que cette question n'avait rien à voir avec le début de conversation, mais elle avait sa place dans sa logique à lui.
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Rose Oswin
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyMer 8 Jan - 23:30

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. »
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Sa pile de livre tenue maladroitement entre ses bras, Rose regardait le jeune homme qui lui faisait face avec les yeux grands ouverts. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire parce que pour elle, il ne s’agissait jusqu’à présent que d’un rêve. Elle remarqua bien que le jeune homme la regardait avec insistance, mais cela ne la gênait peu car elle ne se privait pas pour lui rendre la pareille. Elle observa avec attention tous les traits de son visage pour bien les ancrer dans son cerveau et ainsi pouvoir – le soir venu – le dessiner comme il était vraiment. Au poil de barbe près. Il avait gardé son chapeau sur la tête à l’intérieur du bâtiment, ce qui chez les gens normaux était signe d’impolitesse mais chez lui… Chez lui cela semblait si naturel, comme si le chapeau faisait entièrement partie de lui. C’était un chapeau assez singulier d’ailleurs. Il était rare d’en voir des comme cela ! Rose leva donc les yeux pour l’observer – il fallait aussi qu’elle s’en rappelle dans les moindres détails pour son dessin – mais son attention se reporta très vite sur le visage de l’inconnu. Elle était réellement subjuguée par lui, par la perfection de ses traits. Elle aurait voulu rester là pendant des siècles. Toute une éternité. Elle ne sentait même plus le poids des livres contre la peau de ses bras. Une question lui traversa l’esprit : quel était son prénom ? Rose était toujours curieuse de ce genre de chose mais avec lui, cette curiosité avait atteint un paroxysme encore jamais effleuré. Elle tiqua un peu lorsqu’il l’appela « Milady » mais elle lui adressa un sourire timide – le premier du genre – car dans la bouche de cet homme c’est un mot qui sonnait parfaitement bien. Depuis combien de minutes ils se trouvaient l’un en face de l’autre à se regarder de la sorte ? Elle l’ignorait et à vrai dire ça n’avait pas d’importance. Elle avait entendu dire un jour que lorsque l’on rencontre une personne de ce genre, ‘le temps s’arrête. Et que c’est vrai... Mais que ce que l’on ne vous dit pas, c’est que quand le temps reprend son cours, il file à une vitesse folle pour rattraper son retard’. Elle avait toujours trouvé cette phrase ridicule mais à cet instant précis, elle sentait qu’il y avait du vrai dedans. En face du jeune homme, elle avait l’impression que le temps s’était arrêté autour d’eux et que dès lors qu’elle détournerait les yeux de lui, il filerait si vite qu’elle n’aurait même pas le temps de réagir qu’il serait déjà parti – l’homme au chapeau, pas le temps…

Elle l’écouta lui proposer son aide sans savoir que lui répondre. Bien-sûr, elle voulait qu’il reste encore un peu près d’elle, elle avait tellement envie de continuer à le regarder puis pouvoir lui parler, trouver un sujet de conversation quelconque… Mais d’un autre côté sa fierté légendaire lui criait qu’elle n’avait pas besoin de s’abaisser à demander de l’aide… Elle était donc légèrement tiraillée entre deux choix et avait l’impression de se retrouver avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La voilà donc qui restait droite comme un I devant lui, se balançant légèrement d’un pied sur l’autre pour essayer d’équilibrer le poids des livres dont elle recommençait à sentir la charge au creux de ses bras. Elle se mordilla la lèvre inférieure en cherchant quelque chose à lui dire. Quelque chose d’intelligent de préférence. Pour entamer la conversation ou même seulement pour lui parler et ne plus avoir l’air d’une potiche… Mais ce fut lui qui la sauva. Il parla en premier et ce détail soulagea vivement Rose et donna au jeune homme une place encore plus haute dans l’estime qu’elle commençait déjà à lui porter. Sa question la dérouta tout de même quelque peu tant elle n’était pas en raccord avec le début de leur conversation. Il voulait savoir… Le jour qu’on était ? La jeune bibliothécaire cligna des yeux trois fois puis leva le regard vers le sien et lui adressa un petit sourire.

« Nous sommes mercredi, monsieur… Monsieur ? »

Tentative – peut-être un peu maladroite – d’essayer d’obtenir au moins son nom. Elle avait besoin de mettre un nom sur ce visage magnifique qu’elle avait devant elle. En lui posant sa question, il avait plissé les yeux et cela lui avait encore donné autre chose. Un truc en plus. Il fallait qu’elle le dessine comme cela. Elle ne quitta donc pas les yeux du visage de l’homme qui se trouvait toujours en face d’elle. Elle allait de nouveau lui parler, pour ajouter un détail sans importance, lorsqu’un lecteur distrait la bouscula en passant un peu trop près d’elle. Poussée en avant et portée par le poids des livres, Rose perdit l’équilibre et lâcha la pile qu’elle tenait dans les bras. Les livres et elle se dirigeaient tout droit… Sur l’homme au chapeau, toujours face à elle. La jeune bibliothécaire eut un regard de panique en sa direction, voyant la scène au ralenti.

« Oh non… Par toutes les étoiles, attention à vous ! » Fut tout ce qu’elle eut le temps de dire à l’homme en question.
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Amaury G. Mercury
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyMar 14 Jan - 9:19

Quand bien même on le traitait de fou, Amaury avait l'habitude de ne pas en tenir compte. Seul ce qualificatif pourrait s'avérer être blessant s'il était sorti de manière négative par une bouche comme celle de cette merveilleuse créature. Mais elle semblait si pure, si "calme", si "gentille" qu'il savait d'une manière comme d'une autre qu'elle n'était pas de ce genre, à se "moquer". De toute façon, il n'y avait que lorsque les choses nous importaient que l'on se tenait blessé. Il se trouve qu'il attendait tout d'elle même s'il ne la connaissait pas. Pas même son nom. Elle resterait "elle" et elle pourrait le rester éternellement s'il ne lui demandait pas, ou si elle ne prenait pas l'initiative de lui dire son nom - il oublie souvent de demander 'le principal' lors d'une conversation -. De plus, il aimait garder le mystère voilé sur certaine chose, ne pas tout savoir d'un coup. Il aimait faire de sa vie un défi, une énigme à résoudre. Lorsque tout était à porté de main trop rapidement, cela n'avait plus rien d'excitant. Aussi, aller adresser la parole à cette jeune femme dès la première occasion aurait été trop rapide à son goût. Sauf qu'à présent, il avait assez patienté.  Il y avait aussi d'autres choses auxquelles il ne fallait pas trop attendre pour ne pas voir l'occasion nous passer sous le nez, comme celle ci par exemple. Amaury n'espérait pas grand chose d'elle. Il n'envisageait même pas l'idée de pouvoir recevoir quoique ce soit de sa part, car, à ce niveau là, il manquait énormément de confiance en lui pour oser attendre la moindre chose de la part de l'autre. Ce n'était pas possible. Qui serait assez fou pour le considérer comme un être humain à part entière?

Alors il continuerait à fantasmer en gardant toutes ces émotions en secret. Il en avait l'habitude, ça n'était pas un réel problème. Quand bien même il pourrait la voir s'épanouir au milieu d'un ronde de personnes, il veillerait, de loin, à son bonheur à elle. Parce que son sourire était encore plus radieux que toutes les photos qu'il pouvait prendre d'elle. Sa voix était douce et elle semblait sonner comme de petites clochettes de noël dans ses oreilles. Elle était radieuse en tout point.

Il l'avait aidé à ramasser tous les livres qu'elle avait fait tomber et en était allé jusqu'à lui demander le jour que l'on était ce jour là. Bien sûr, dit comme ceci, cela n'avait aucun sens. Amaury n'était pas amnésique. Il était peut être trop distrait de temps à autre, ou il ne faisait simplement pas attention aux détails de ce genre. Mais il y avait autre chose de bien plus primordial à ses yeux.

« Nous sommes mercredi, monsieur… Monsieur ? »

Il scruta son regard alors qu'elle en faisait de même pour lui. De toute évidence, elle attendait quelque chose de sa part à la question posée.

"... Chapeau. Appelez moi Monsieur Chapeau." répondit-il d'un ton enjoué en redressant son couvre chef sur la tête.
Son identité était à ses yeux quelque chose de précieux à donner, quand bien même il avait le choix de le faire ou non. Ce n'était pas qu'il ne lui faisait pas confiance pour se présenter, non, cela n'avait rien à voir avec ça. Amaury avait seulement une logique différente. Et c'était justement parce que cette jeune inconnue l'intriguait qu'il ne le lui disait pas. Il ne le lui dirait pas jusqu'à temps qu'il se sente de le lui dire. Entendre son nom prononcé par une si précieuse voix était comme un cadeau qui se préparait (oui, ce type est dingue, c'est le cas de le dire) et qui lui serait donné en temps voulu.

Mais sans trop s'attarder sur cela, il allait reprendre le fil de ses pensées (à savoir 'le jour où l'on était') lorsqu'une pile de livre lui atterri dessus le faisant tomber par la même occasion - même la gravité ne pouvait rien pour lui lorsqu'un trop grand poids lui tombait dessus - Mais ce n'était pas seulement quelques livres qui avaient chuté, 'elle' en était aussi tombé à la renverse. Il se trouvait qu'à présent, son corps était tout contre le siens et cette soudaine approche était pour le moins surprenante!
'Elle' lui avait conseillé de faire attention à lui même mais ce fut plus son sort à elle qui l'avait préoccupé. Il l'avait réceptionné, de sorte à revenir sur le sol de la sorte. Allongé, il demeura immobile en se demandant si 'elle', elle allait bien.

"Vous n'avez rien de cassé?" lui demanda-t-il en lui adressant un regard légèrement inquiet.
Si proche de lui à présent qu'il avait le loisir de pouvoir encore mieux l'observe. La chaleur qu'elle dégageait le faisait légèrement frissonner parce qu'il n'avait pas l'habitude de se retrouve dans ce genre de situation, surtout lorsqu'il s'agissait 'd'elle'.
"Aaaw.. on est bien là comme ça." fit-il remarquer sans mauvaises prétention dans le ton de sa voix. Seulement parce que c'était ce qu'il pensait réellement.
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Rose Oswin
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyJeu 16 Jan - 21:28

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
Amaury Geoffrey Mercury ∞ Rose Oswin

Monsieur Chapeau… Les mots qu’il avait prononcés résonnaient au fond de sa tête et lui disaient que ce type devait être complètement fêlé. Oui, probablement. Et cela ne le rendait que plus intéressant aux yeux de Rose. Elle avait toujours eu un faible pour les gens qui sortaient de l’ordinaire et que la communauté prenait pour fous. On lui disait très souvent qu’il lui faudrait un jour choisir quelqu’un de sain d’esprit mais elle haussait les épaules à chaque remarque de ce genre. Quelqu’un de sain d’esprit ? Mais les sains d’esprit étaient tellement ennuyeux... À leur côté, Rose avait le sentiment qu’il lui était interdit de rêver et qu’elle se retrouvait enchainée à la triste et morne vie quotidienne. À l’inverse, auprès de personne comme Monsieur Chapeau, la jeune bibliothécaire avait le sentiment que tout pouvait arriver sauf l’ennui, que les rêves se transformaient en poissons et nageaient dans l’océan d’air qui les entourait et que – si elle se hissait assez haut sur la pointe de ses pieds – elle pourrait peut-être atteindre les étoiles. Même si pour le moment, les seules étoiles qui comptaient pour elle se trouvaient au fond du regard du jeune homme qui lui faisait face. Autour d’eux, la bibliothèque c’était vidée peu à peu car les aiguilles avaient tournées autour du cadran de l’horloge et la bibliothèque devait fermer ses portes dans cinq minutes. D’ailleurs, c’était à son tour de s’occuper de la fermeture. Par-dessus l’épaule de l’homme au chapeau, Rose avait aperçu sa chef se diriger vers la sortie, à la suite d’un des derniers lecteurs, et lui adresser un petit signe de la main et un petit sourire qui se voulait complice. Très vite, elle reporta son attention sur Monsieur Chapeau. Ce n’était pas réellement professionnel ce qu’elle faisait là, mais c’est une information qui pour le moment était complètement sortie de sa tête. Elle était complètement envoûtée par ‘lui’. Ses yeux clairs la captivaient et elle le fixait pour essayer d’imprimer les moindres recoins de son visage dans un petit tiroir dans sa tête.

Elle allait ouvrir la bouche pour répondre lorsqu’elle se fit bousculer – sûrement par le dernier lecteur de la bibliothèque au vu de la vitesse avec laquelle il se précipita vers la sortie – et que la pile de livre atterrit sur l’homme au chapeau, suivie de très près par elle-même… Dans sa tête, toute la scène se passa au ralenti. Elle vit les livres tomber sur lui, puis voler de tous les côtés pour se répartir sur le sol, et bientôt son corps se retrouva collé tout contre le sien. Ils étaient encore debout lorsque les bras du jeune homme se refermèrent sur elle, pour la réceptionner et puis… Très vite ils se retrouvèrent sur le sol de la bibliothèque. Elle remercia intérieurement la personne qui avait eu l’idée de mettre de la moquette et non du carrelage dans cette salle. La chute en aurait était que plus douloureuse si ç’avait été du carrelage bien froid et bien dur… Elle prit soudainement conscience de la position dans laquelle elle se trouvait et le rouge lui monta aux joues tandis qu’elle regardait l’homme au chapeau en se mordillant la lèvre. Cette proximité entre leurs deux corps – aussi soudaine qu’inattendue – n’était pas pour lui déplaire mais elle ne savait pas du tout comment réagir. Elle remarqua que dans leur chute, le chapeau du jeune homme s’était enlevé de sa tête et se trouvait non loin d’eux. Elle tendit le bras vers le chapeau et réussi finalement à le rattraper. Elle en profita pour observer le jeune homme sans son couvre-chef. Il était tout aussi… Merveilleux. Divinement merveilleux. L’être humain le plus délicieux qu’elle ait rencontré jusqu’ici. Jamais elle n’arriverait à dessiner la perfection de ses traits, de ses cheveux, de ses yeux… Elle lui adressa un petit sourire timide et replaça le chapeau sur sa tête, un peu maladroitement vu la position dans laquelle ils se trouvaient.

« Voilà, Monsieur Chapeau… Je vous remets officiellement le diplôme du Chapeau ! Faites-en bon usage, surtout… »

Elle le regarda puis fini par tendre la main vers le chapeau pour le redresser un poil. Voilà. C’était bien comme ça. Pour rien au monde Rose n’aurait voulu bouger… Le corps de Monsieur Chapeau contre le sien exhalait une chaleur et une douceur des plus agréables et en plus, positionnée comme cela, la jeune fille pouvait l’observer à sa guise. Surtout que lui non plus ne se privait pas de la fixer. Rose sentait bien que ses joues étaient de plus en plus… Roses. Ils avaient l’air malin, tous les deux, allongés sur la moquette de la bibliothèque, s’observant en silence. Heureusement que le bâtiment était vide, maintenant… Pas de risque d’être dérangée dans sa contemplation… La voix douce du jeune homme la tira de ses rêveries et elle lui adressa un sourire. Il lui demandait si elle n’avait rien de cassé… Elle rougit une fois encore. C’était plutôt à elle de lui poser la question… C’était surement pour lui que la chute avait dû être la plus rude car pour elle, elle avait été adoucie par ses bras.

« Oh non, rien de cassé ! Et cela, c’est à vous que je le dois. Merci, Monsieur Chapeau. Vous êtes mon sauveur. Mais… Et vous ? La chute n’a pas été trop douloureuse pour vous ? Vous avez quand même dû me rattraper… Vous ne vous êtes pas fait de bleus, j’espère ? »

Elle tendit la main vers le visage du jeune home, dans le but surement de voir s’il ne s’était pas fait mal mais elle arrêta son geste et laissa retomber sa main, tout en baissant les yeux et en se mordillant la lèvre.

« Aaaw.. on est bien là comme ça. » Souffla la voix de Monsieur Chapeau. Rose leva les yeux vers lui et lui sourit en hochant la tête.

« Oh oui… Très bien, même… Mais… Mais je dois peser un peu sur vous, je suis désolée ! Je vais me mettre autrement.»

Doucement, elle se glissa aux côté du jeune homme, tout en restant proche de lui. Elle se retrouva donc allongée sur le dos, sur le sol de la salle de lecture, son bras contre le sien, ses yeux levés vers le plafond. Elle tourna légèrement la tête vers son voisin de sol et regarda son profil. Magnifique profil…

« Monsieur Chapeau ? Vous voulez bien m’inventer un nom ? Vous avez l’air doué pour cela… »
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptySam 18 Jan - 18:25

Eh bien, toute cette chute de livre lui avait un peu bousculé l'esprit! Lui qui s'était apprêté à l'inviter prendre un thé, le voilà qui s'était retrouvé au sol, une jeune et belle inconnue dessus avec en supplément quelques livres par ci par là. C'était peut être mieux ainsi parce qu'à présent, elle était tout contre lui. Autant le dire, ce contact soudain l'avait un peu déboussolé et il avait l'impression d'avoir brûlé des étapes dans son organisation (si on pouvait appeler ça ainsi). Amaury avait sa propre logique et il aimait bien que les choses soient comme il l'avait imaginé. Et lorsqu'elles étaient déroutées, comme à cet instant présent, il était complètement largué. Mais pour une fois, ce n'était pas pour lui déplaire. Il sentait le souffle chaud de la merveilleuse créature jusqu'à respirer son parfum. Elle avait quelque chose d'encore plus précieux de près, d'encore plus envoutant que lorsqu'il l'avait observée de loin et de manière éphémère. Il était si concentré à observer son image et immortaliser mentalement cet instant au moindre détail qu'il n'avait même pas remarqué la manière dont elle le regardait, elle. La passion rendait aveugle, sans parler du petit manque de confiance qui s'ajoutait à cela : comment lui, un pauvre costumier pouvait envisager quoique ce soit avec une telle merveille? C'est impensable. Non, s'il ne pouvait pas avoir la chance d'en être un jour aimé comme il l'aimait elle, il se contenterait d'être seulement apprécié, c'était déjà une chose. Ce genre de moment qui l'amenait à prendre des conclusions trop hâtivement, en somme.

Dans sa chute, il n'avait même pas remarqué que son chapeau l'avait échappé. Il ne s'en rendit compte uniquement lorsqu'elle le lui remis sur la tête en lui remettant le diplôme officiel du chapeau. Il demeura un moment en silence en essayant de comprendre ce qui venait de se passer avant que ses yeux ne s'illumine d'un coup. Un diplôme! Même si ça n'avait aucune reconnaissance au vue de l'état, il en était tout de même ravi!

"Ne vous en faites pas pour ça, je m'y aviserais avec plaisir!"

Et malgré ça, ils ne bougèrent pas d'un pouce. Si, elle avait levé la main pour lui redresser un peu le chapeau, mais c'était tout. De toute manière, ce n'était pas Amaury qui comptait s'extirper de là. Ils pouvaient y passer toute la nuit s'il le fallait, il aimait être comme ça avec elle. C'est alors qu'il lui demanda si tout allait bien afin de savoir s'il n'avait tout de même pas à s'inquiéter pour elle (même si à priori, comme ça, tout semblait bien se passer).

« Oh non, rien de cassé ! Et cela, c’est à vous que je le dois. Merci, Monsieur Chapeau. Vous êtes mon sauveur. Mais… Et vous ? La chute n’a pas été trop douloureuse pour vous ? Vous avez quand même dû me rattraper… Vous ne vous êtes pas fait de bleus, j’espère ? »

Il tourna la tête successivement de droite à gauche pour répondre négativement à la question qu'elle lui avait retourné. En plus de se sentir bien là comme ça, il n'éprouvait aucune douleur, si ce n'est le choc qui l'avait un peu retourné.

"Tout va bien, rassurez vous. J'ai vécu pire que cela!"

N'a t-il jamais évoqué toutes ces tasses cassées qu'il a ramassé à la main en se coupant de temps à autre (il n'est pas très prudent) ou encore la fois où il a failli se défenestrer en glissant des escaliers dont le bas menait tout droit à une baie vitrée géante? Mais qu'importe, puisque l'étrange chapelier n'avait pas peur du danger.. ou presque. Montrer lui une hache ou un objet coupant légèrement imposant et vous pouvez être certain de ne plus voir le bout de son chapeau!

« Oh oui… Très bien, même… Mais… Mais je dois peser un peu sur vous, je suis désolée ! Je vais me mettre autrement.»

Alors qu'il s'apprêtait à lui répondre que c'était inutile car c'était parfait là comme ça, il ne put l'empêcher de la sentir se déplacer tout de même. Malheureusement pour lui, elle ne se trouva plus collée contre lui mais à ses côtés. Bah, tant pis, c'était bien là comme ça aussi! Et ce fut ainsi qu'ils restèrent un petit temps à regarder le plafond sans rien dire avant qu'elle ne rompe le silence.

« Monsieur Chapeau ? Vous voulez bien m’inventer un nom ? Vous avez l’air doué pour cela… »

Il tourna la tête vers elle et lui adressa un sourire resplendissant. Cette demande lui faisait encore plus plaisir que la fois où il avait reçu son soi disant diplôme de chapeau! Décidément, c'était la chance lui était favorable ce jour là!

"Il y a tellement de noms qui me viennent en tête qu'il m'est difficile d'en choisir un.. Ange, Soleil, Lumière.. vous êtes si resplendissante que le choix devient difficile! Mais je vais vous attribuer celui de Étoile, puisque c'est ce qui semble vous aller le mieux."

Il prit un temps de pause avant de continuer pour expliquer :

".. l'étoile est celle que l'on prie pour qu'elle puisse porter chance. Aussi, elle a beau recevoir une multitude de comète venir se fondre dessus tous les jours, elle ne cesse pourtant pas de briller. Elle est illuminée de jour comme nuit et lorsqu'elle meurt, elle disparait sous une poussière lumineuse en laissant un grand vide terne et froid... Vous faites une bonne étoile, croyez moi sur parole!"

Et puis, n'étais-ce pas ce mot là qu'elle avait prononcé lors de la catastrophe des livres rebelles?
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyJeu 23 Jan - 0:32

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
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C’est ce que l’on pouvait appeler être aux anges. Avoir atteint le Nirvana. Être heureuse comme une reine et j’en passe. Nulle expression connue ne pouvait décrire l’état dans lequel se trouvait Rose en ce moment même. Il faut bien avouer qu’elle avait oublié ces sensations-là depuis un bon bout de temps déjà et à cet instant précis elle n’avait plus du tout envie de contrôler quoique ce soit. Pourtant il le fallait bien parce que sinon elle risquait de faire peur au jeune homme à chapeau. Et puis… Peut-être que lui ne ressentait pas du tout la même chose face à la situation. Rose était peut-être insignifiante pour lui, ou peut-être pas ? Elle ne pouvait pas savoir après tout mais une chose était sûre : il venait de croiser sa route une seconde fois par hasard – croyait-elle – et c’était une chance qu’il lui était donnée. Il lui faudrait faire en sorte qu’une fois sortis de la bibliothèque, ils ne se perdent pas de vue… Oh, Oak Harbor n’était pas une si grande ville mais des occasions comme celle-ci ne se reproduiraient pas indéfiniment. C’était sa chance, donc, et il lui fallait la saisir. Mais pour quoi faire, exactement ? Qu’était-elle donc en mesure de faire, là ? À part le regarder encore et encore ? S’imprégner du moindre trait de son visage, du moindre mouvement de la moindre mèche rebelle de sa tignasse ? Et puis d’ailleurs il leur faudrait partir, au bout d’un moment. Rose allait bien devoir fermer la bibliothèque et puis ils ne pouvaient pas dormir là… Elle, ça ne la dérangeait pas le moins du monde mais que dirait sa chef de service – en les retrouvant endormis sur la moquette de la salle de lecture – le lendemain matin à l’heure de l’ouverture ? Rose ferma les yeux quelques secondes. Et si – pour une fois, une seule – elle profitait du moment qu’elle était en train de vivre sans se poser une tonne de questions existentielles ? Il lui fallait à tout prix apprendre à se détacher du passé et de l’avenir pour se concentrer un peu plus sur le présent… Sinon, les regrets à vie la menaçaient.

« Tout va bien, rassurez-vous. J'ai vécu pire que cela! »

À ces mots, la jeune fille le regarda longuement dans les yeux. Connaître ce petit détail sur Monsieur Chapeau lui fit un drôle d’effet. Cela ne le rendait que plus merveilleux à ses yeux. Il avait l’air maintenant si fort et si fragile à la fois… Rose était peut-être complètement à côté de la plaque mais c’est ainsi qu’avaient résonnées les paroles du jeune homme au fond d’elle. Elle était bien-sûr incapable d’expliquer pourquoi alors nous mettrons cela sous le compte de sa potentielle intuition féminine. Intuition qui lui faisait cependant très souvent défaut alors nous ne lancerons pas de pari pour savoir si oui ou non elle était dans le vrai. Elle le découvrirait bien un jour, de toute façon. Du moins, elle l’espérait. Elle avait vraiment envie de mieux le connaitre, cet être étrange qui lui faisait face mais elle voulait prendre tout le temps qu’il lui était nécessaire. En fait, elle aimait bien le mystère qui l’entourait.

« J’ose tout de même espérer que vous n’êtes pas du genre à vous faire mal trop souvent ? Sinon… Il vous faudra quelqu’un pour soigner vos petites et grandes blessures… »

Sous-entendu ‘moi je me porte volontaire pour jouer à l’infirmière’. Non mais… Vraiment ? Ce n’était pourtant pas du tout son genre de jouer la damoiselle aux petits soins du damoiseau… Mais bon… Tant qu’à faire exploser ses codes comportementaux habituels, autant y aller à fond. Elle n’allait certainement pas reculer maintenant. Pas maintenant que son obsession était à portée de ses doigts. Tous les dessins qu’elle avait faits de cet étrange jeune homme aux couvre-chefs et aux tenues des plus extravagants… Toutes les partitions qu’elle avait remplies en pensant à lui… Il était trop tard. Son comportement avait changé petit à petit, sans même qu’elle s’en rende compte. Il avait commencé à hanter ses rêves – les rendant tous plus délicieux les uns que les autres – il occupait la majeure partie de son esprit, il ne lui avait semblé n’être qu’un rêve, qu’une chimère, mais maintenant il était devant elle en chair et en os et il était hors de question qu’elle le laisse lui échapper.

Elle profita d’une remarque lancée par le jeune home pour se détacher de lui et se glisser à ses côtés. Non pas parce qu’elle en avait envie – par toutes les étoiles non – mais parce que comme ça, au moins, il ne verrait pas ses joues devenir de plus en plus rouges et ne la sentirait pas trembloter un peu. Les joues rouges et le léger tremblement étaient chez elle les signes soit d’une gêne extrême, soit d’un enchantement tout aussi extrême. Et dans le cas présent, c’était un peu des deux. Et puis toutes sortes d’autres émotions mélangées. Autant dire que Rose préférait limiter les dégâts et se calmer un peu. En étant moins proche physiquement de lui, c’était déjà plus simple. Et puis… Il était toujours là, à côté d’elle. Et c’était le principal. Elle tourna donc de nouveau la tête vers lui pour lui demander de lui trouver un surnom, à elle aussi. Il se retourna à son tour et leurs nez se touchèrent presque. Leurs deux visages étaient si proches l’un de l’autre que Rose sentait le souffle de sa respiration contre ses lèvres. Et elle s’était attendue à tout. À tout sauf à ce que le jeune homme lui déclara.

« Ange, Soleil, Lumière.. vous êtes si resplendissante que le choix devient difficile! Mais je vais vous attribuer celui de Étoile, puisque c'est ce qui semble vous aller le mieux. »

Rose le regarda avec des yeux plus ronds que jamais tant elle était surprise par ce qu’elle venait d’entendre. Comment était-il possible que quelqu’un la considère ainsi ? Le sourire admirable qu’il lui avait adressé avant de lui dire cela se baladait dans la tête de la jeune fille tandis que se répercutaient contre ses tympans les merveilleuses paroles du merveilleux jeune homme. Jamais personne ne lui avait parlé de la sorte. C’était comme s’il venait d’une autre planète. Ce n’était pas possible autrement, si ? Aucun être humain ne pouvait parler comme cela. Avec une telle sensibilité… Elle s’apprêtait à lui répondre lorsqu’il  parla de nouveau. Plus longtemps cette fois. Il lui expliqua sa façon de voir les étoiles et déclara que c’était pour cela qu’il lui avait choisi ce nom-là. Rose était-elle aussi brillante et lumineuse que cela ? Portait-elle chance ? Et si un jour elle venait à disparaître, allait-elle laisser ‘un grand vide terne et froid’ comme il le disait ?

Et elle aurait tellement voulu réagir comme il le fallait ! Seulement voilà. Rose et les compliments… C’était quelque chose d’assez compliqué. Elle réagissait toujours très bizarrement face à ça et se retrouvait incapable de prononcer seulement un simple ‘merci’. Après avoir regardé le jeune homme en silence, elle fit soudain volte-face – roulant sur le côté – pour se retrouver dos à lui et replia ses jambes vers elle tout en se rongeant nerveusement l’ongle du pouce. Elle avait du mal à respirer et se sentait presque sur le point de pleurer. Quelle charmante image elle était en train de lui donner ! Elle ferma les yeux un moment et – tout doucement – se remit sur le dos. Là, cherchant à tâtons, elle finit par frôler la main de Monsieur Chapeau et la serra un instant dans la sienne.

« Je… Je vous remercie. Jamais je n’ai entendu quelque chose de si beau. Et… Je vous remercie. Vous êtes vraiment féerique, vous le savez, ça ? »

Après un petit moment de silence, Rose se retourna lentement vers lui et sourit. Elle se redressa sur un coude et se pencha légèrement vers le visage du jeune homme. Oh ! Pas trop près bien-sûr, mais assez pour qu’elle sente le sang lui monter de nouveau aux joues et cogner contre ses tempes.

« Dites… Vous voudriez bien de moi comme étoile personnelle ? Oh, je ne sais pas si je porte chance – je ne crois pas en fait – mais je peux essayer. »

Un sourire en coin se dessine sur son visage puis elle remarque soudain quelque chose d’étrange dans son champ de vision. Dans le coin de son œil… Elle tourne la tête et le voit. Là, sur le sol. Son dessin. Tombé de sa poche. Oups… Il est là, par terre, à quelques centimètres d’eux. Et si elle veut le ramasser avant qu’il ne le voit eh bien.. Eh bien il faut qu’elle lui passe dessus. Ce n’est pas que cela la dérange mais quand même…
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyVen 24 Jan - 23:46

Réellement, Amaury ne ressentait pas la moindre douleur après cette petite chute au sol. Il était plus surpris de la tournure de la situation qu'autre chose à vrai dire. De plus, il s'était retrouvé avec une merveilleuse créature dessus et ça, ça n'avait pas non plus été dans ses plans. Il était si proche d'elle qu'il pouvait à présent l'entendre respirer. La dernière fois qu'il fut si proche de quelqu'un, il ne s'en souvenait plus. Peut être de sa grand mère, et encore. C'était certes une brave femme admirable, mais elle avait toujours gardé une certaine distance entre le garçon et elle même. Non, Amaury ne se souvint pas d'avoir ressentit une pareille chaleur de la part d'une autre personne. Cette chaleur humaine qui nous emplit le cœur et qui nous envahi jusqu'à s'y enivrer.
Et ils se regardaient, encore et toujours. C'était comme si ses yeux ne cessaient de chercher les siens et avaient peur de s'en détacher. A chaque fois qu'ils déviaient, il faisait en sorte de les retrouver. Son corps tremblait à sentir le siens contre lui. Il avait chaud et froid à la fois. Son coeur battait si fort dans sa poitrine qu'il se demandait comment elle faisait pour qu'elle ne puisse pas l'entendre. Il était tout émoustillé par ce contact puissant à son goût et il ne savait pas vraiment quoi penser de cela.

Il s'était tout de même empressé de prendre de ses nouvelles, ne savait-on jamais, quelques petits dysfonctionnement anatomique aurait pu se produire même suite à une si petite chute. Et alors qu'elle en fit tout autant pour lui, il la rassura en lui signalant qu'il allait bien et qu'il en avait l'habitude. Amaury était assez maladroit, surtout en ce genre de circonstances, même si ce genre de circonstance n'était arrivé qu'une fois encore.

« J’ose tout de même espérer que vous n’êtes pas du genre à vous faire mal trop souvent ? Sinon… Il vous faudra quelqu’un pour soigner vos petites et grandes blessures… »

Un sourire apparut aussitôt qu'elle eut fini de prononcer ces mots. Son regard s'intensifia alors qu'une idée lui traversa l'esprit mais il préférait y renoncer, quoiqu'une lueur d'espoir s'était allumée dans ses yeux.

"... et comment comptez vous vous y prendre ma belle étoile?" demanda-t-il d'une petite voix douce alors qu'il avait presque atteint le creux de son oreille, si petite que c'en fut presque un murmure. Il y avait bien là un remède à tous les mots, lui avait justement expliqué sa grand mère, mais il était si profond qu'il ne pouvait être donné qu'aux gens très spéciaux. A ce qui l'avait mérité, en quelques sortes. Amaury n'y avait jamais songé jusqu'à présent et maintenant qu'il se retrouvait dans la situation, il voyait les choses sous un angle tout à fait différent qu'il ne l'avait jamais vu avant.

L'appeler Etoile sembla éveiller dans les yeux de son étoile une vive émotion qui l'emplit de bonheur autant qu'elle. A vrai dire, la voir si soudainement heureuse le rendait heureux à son tour. C'était comme si elle décidait à présent de ses émotions à lui. Elle souriait, il sourirait. Elle pleurait, il pleurerait. Il était à peu près sûr qu'une connexion quelconque existait à présent entre elle et lui. Après tout, depuis la toute première fois, son destin lui était lié. Elle avait bouleversé toute sa vie pour en faire une plus qu'une muse, plus qu'une passion : une obsession. Tout son travail, il s'inspirait d'elle. Chaque pas, chaque clignement des yeux, chaque pensées lui était dédiée. Elle avait le monopole de son être sans même le lui avoir demandé.
Il baissa le regard lorsqu'il sentit un contact physique à sa main. Elle venait de la lui toucher alors qu'elle avait fermé les yeux pour ne pas continuer à se laisser trahir.

« Je… Je vous remercie. Jamais je n’ai entendu quelque chose de si beau. Et… Je vous remercie. Vous êtes vraiment féerique, vous le savez, ça ? »

Si son compliment l'avait touchée elle, il avait suffit qu'elle lui dise cela pour qu'elle en fasse tout autant pour lui. Il se redressa pour se mettre sur le côté, sans pour autant la laisser filer des yeux. Il aurait aimer la remercier plus de mille fois pour un tel compliment car sorti de sa bouche, cela sonnait comme un rêve.

"C'est peut être un peu grâce à vous.."

Et alors qu'elle se redressait, il reprit place au sol, comme il l'avait été deux minutes auparavant. Elle se plaça au dessus de lui sans en être envahissante pour autant - elle ne le serait jamais de toutes manières - et là dessus, il comprit en lisant dans ses yeux qu'elle allait lui demander une faveur.

« Dites… Vous voudriez bien de moi comme étoile personnelle ? Oh, je ne sais pas si je porte chance – je ne crois pas en fait – mais je peux essayer. »

Il échappa un petit rire suite à la question. Il fit doucement lever sa main pour la plonger sur l'une de ses joues et la lui caresser avec son pouce.

"Mais vous êtes mon étoile personnelle, ma seule et unique. Il n'y en a pas d'autres et il n'y en aura jamais d'autre. Quant à moi, je me chargerais de vous faire briller pour l'éternité."

Après quoi, elle tourna la tête et d'instinct, il en fit de même pour pouvoir voir ce qu'elle voyait elle. Une feuille de papier voletait contre le sol et sa trajectoire fut arrêtée par un mur de la pièce. Cette feuille ne semblait pas pour autant vierge, quelque chose semblait y être inscrit dessus. Pas la moindre écriture, non, il s'agissait là de quelque chose plus artistique. Un dessin? C'est ce qui lui semblait voir.

"Qu'est ce que c'est?"
demanda-t-il en tendant la main vers la feuille de papier. "On dirait.. un dessin."

Il ramassa alors la petite feuille égarée et l'amena plus proche de lui afin de pouvoir mieux cerner ce qu'il y avait dessus. C'était bien un dessin et rudement bien fait qui plus était! Il représentait un homme coiffé d'un chapeau. Il se jurait d'avoir déjà vu un semblable chapeau quelque part...

"Serait-ce à vous?" demanda-t-il alors à son étoile de la manière la plus naturelle qu'il pouvait être.
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyDim 26 Jan - 18:51

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
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Les évènements prenaient une tournure tout à fait exceptionnelle aux yeux de Rose. Jamais elle n’aurait cru possible de pouvoir se laisser tomber aussi facilement dans ce genre de piège. Mais quel piège délicieux ! À sentir le corps du jeune homme contre le sien, la jeune brunette oubliait toutes les craintes qui pouvaient la traverser. Si elle sentait la moindre petite appréhension lui monter dans la poitrine, il lui suffisait de baisser les yeux vers lui pour que tout disparaisse. Bien-sûr, c’était étrange. Elle ne le connaissait pas le moins du monde, elle ne savait rien de lui – même pas son prénom – mais c’était aussi cela qui participait à la magie du moment. C’était encore plus puissant que dans les contes de fée qu’elle lisait lorsqu’elle était petite fille. Maintenant qu’elle était une grande fille, elle n’y croyait plus réellement mais face à ce qu’elle était en train de vivre, elle était bien obligée de se demander si cela ne se rapprochait pas de ce que l’on appelle un ‘conte de fée’.  Mais en fait, non. C’était encore mieux. Monsieur Chapeau était encore mieux que tous les princes qu’elle avait pu croiser au fil de ses lectures enfantines. D’ailleurs, si elle se rappelait bien, elle n’avait jamais trop apprécié les princes des contes. Ils étaient trop… Classiques. Aucune fantaisie chez eux et elle avait l’impression qu’à leurs yeux une princesse n’était bonne qu’à avoir des enfants, à la fin du livre. Quel amusement y avait-il dans cette sorte de vie ? Aucun, nous sommes d’accord. Son Monsieur Chapeau, lui, n’avait pas grand-chose d’un prince et c’était tant mieux. Déjà parce qu’elle-même n’avait rien à voir avec une princesse mais aussi et surtout parce qu’il avait bien plus de relief que cela. C’était peut-être un peu vite jugé, mais Rose avait le pressentiment de ne pas se tromper. L’originalité, le refus des règles et la liberté d’esprit étaient pour elle les meilleures qualités que pouvait avoir un être humain. Et c’est ce qu’elle sentait chez lui. Déjà, rien que dans sa manière d’être et de s’habiller on pouvait ressentir qu’il n’était pas fait du même moule que les autres gens.

Allongée contre lui, elle sentait le cœur du jeune home battre contre sa propre poitrine et se rendit compte qu’il résonnait avec le sien. Elle n’avait jamais passé autant de temps d’affilé à contempler quelqu’un de la sorte mais elle ne pouvait pas faire autrement, ici. Elle était complètement subjuguée, comme envoutée, ensorcelée. Chaque trait du visage de Monsieur Chapeau semblait avoir été sorti d’un moulage tout droit tiré de la perfection même. Lorsqu’il leva la tête pour rapprocher ses lèvres de son oreille, sa joue frotta délicieusement la sienne et Rose fut parcourue de frissons au contact rugueux mais délicieux provoqué par la légère barbe que portait le jeune homme. Elle sourit et baissa un peu la tête pour rapprocher son oreille de la bouche du jeune homme et ses cheveux lui tombèrent devant les yeux.

« ... et comment comptez vous vous y prendre ma belle étoile? »

Rose éclata d’un petit rire léger tout en cachant son nez dans le cou de Monsieur Chapeau durant quelques secondes. Elle sentait ses joues être en feu. Lui aussi devait le sentir. Elle redressa la tête et remis ses cheveux en place d’un seul mouvement avant de regarder de nouveau le jeune homme dans les yeux, un sourire en coin dessiné sur ses lèvres.

« Eh bien… Il y a des tonnes de façons de s’y pendre mais… Il y en a une que j’affectionne tout particulièrement… Si vous êtes sage, je vous la montrerais sans aucun doute. »

Et dire qu’elle espérait encore se donner l’illusion de contrôler la situation… À vrai dire, elle en était loin maintenant et une fois la crainte passée eh bien… Eh bien force est d’admettre que cela ne lui déplaisait pas le moins du monde. Bien au contraire. Certes, si ç’avait été une autre personne à la place de Monsieur Chapeau tout aurait été différent. Mais c’était lui et pour le moment c’était tout ce qui comptait aux yeux de Rose. Avec sa main dans la sienne, ses yeux fermés et ses lèvres étirées dans un sourire, elle se sentait bien. Au fond, elle avait l’impression d’être dans un rêve et en venait à se demander si – lorsqu’elle ouvrirait les yeux de nouveau – l’homme au chapeau n’aurait pas disparu et si elle n’allait pas se retrouver toute seule au milieu de la bibliothèque vide de toute âme vivante. Cependant, lorsqu’elle rouvrit les yeux elle fut soulagée de voir qu’il était toujours à ses côté, bel et bien réel.

Il s’était recouché sur le sol de la bibliothèque tandis qu’elle se redressait pour pouvoir se placer au-dessus de lui et ainsi lui poser sa question. Il eut un petit rire auquel elle répondit par un large sourire avant qu’il ne lève la main vers elle et lui caresse la joue du pouce. Elle manqua un battement de cœur et fut à deux doigts d’oublier de respirer mais elle se reprit et lui adressa un sourire en écoutant la réponse qu’il allait lui faire.

« Mais vous êtes mon étoile personnelle, ma seule et unique. Il n'y en a pas d'autres et il n'y en aura jamais d'autre. Quant à moi, je me chargerais de vous faire briller pour l'éternité. »

Là, elle en eut le souffle coupé pour de bon. Que pouvait-elle répondre à quelque chose comme ça ? Elle n’avait jamais entendu quelque chose qui lui avait fait tant plaisir et aucun son ne se décidait à sortir de sa bouche. C’était assez drôle si l’on prenait en compte le fait qu’habituellement la jeune fille avait plutôt une bonne répartie. Mais Amaury avait déjà pris l’habitude de… Bousculer ses habitudes à elle ! Après l’avoir dévisagé un long moment en silence, elle commença à se pencher vers lui dans un but dont elle avait parfaitement conscience mais qu’elle n’osait même pas s’avouer. Elle était maintenant toute proche de lui lorsque son regard fut attiré par la feuille de papier. Alors qu’elle tournait la tête pour s’apercevoir avec une certaine horreur que c’était son dessin qui avait glissée de sa poche, Monsieur Chapeau tourna lui aussi la tête et remarqua la feuille à son tour. Il tendait dangereusement le bras vers le dessin et instinctivement elle se rua sur lui et tendit le bras elle aussi. Elle était donc de nouveau collée tout contre lui…

« Pitié, non ! » Couina-t-elle en essayant d’attraper la feuille avant lui.

Mais il avait le bras plus long que le sien et il attrapa la feuille de papier alors que Rose tendait le bras le plus fort qu’elle le pouvait, comme si celui-ci pouvait se rallonger à sa guise. Tandis que le jeune homme scrutait le dessin, elle s’était laisser retombée contre lui, le front posé sur son torse. Cependant, elle se redressa aussi sec – se rendant compte que sa position était encore plus gênante que le fait qu’il ait son dessin entre ses mains. Ses si jolies mains… Elle s’assit en tailleur près de lui et le regarda en se mordillant la lèvre.

« Serait-ce à vous? »

Rose hocha la tête pour confirmer que c’était bien à elle sans pour autant oser lever les yeux vers lui. Elle tendit une main un peu tremblotante vers la feuille et la prit entre ses doigts avant de finalement tourner son regard vers visage du jeune homme en lui souriant.

« Oui, c’est bel et bien à moi… Dites-moi… Est-ce complètement raté ou… Ou avez-vous une idée de la personne représentée ici ? »

En disant cela, elle avait rapproché la feuille de son visage et son regard passait de l’un à l’autre. Elle tendit une main vers lui et prit délicatement son menton entre ses doigts, lui faisant doucement pivoter la tête à gauche et puis à droite.

« Je crois que j’ai dû oublier quelques détails… » Souffla-t-elle sans lui lâcher le menton, le regardant dans les yeux.
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Amaury G. Mercury
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyVen 31 Jan - 22:07

Amaury ne comprenait pas réellement ce qu'il se passait. Ou plutôt, il n'en avait pas conscience. Les choses se déroulaient telles qu'elles se passaient et à ses yeux, la tournure que cela prenait était tout à fait normale. Il avait une perception du temps si différente de celle des autres êtres humains qu'il réfléchissait autrement et se positionnait sur d'autres points. L'important pour lui, c'était de vivre l'instant présent, comme le lui avait souvent répété sa grand mère, brave femme qui lui avait tout appris. Il ne songeait ni au passé, ni à l'avenir. Seulement à ce qui était en train de se dérouler. Ainsi, il ne repensait même plus à la première fois qu'il avait croisé son regard et ne songeait pas à un certain avenir avec elle. Tous ces axes avaient disparus. Parce qu'il était trop préoccupé à se noyer dans ses yeux. A l'observer dans les moindres détails. A savourer ce moment si précieux pour lui qu'il voulait être certain de le graver à jamais et s'en souvenir encore le jour où ce sera la fin pour lui. Qu'importe ce qu'il pouvait se passer désormais, il aimait trop ce moment pour pouvoir l'oublier. Il pourrait essayer, mais il n'y parviendrait pas. La mémoire de cet homme était si inattendue qu'il se surprenait lui même. Il avait une fâcheuse manie de ne pas retenir le nom des gens. Mais un évènement marquant, jamais.

Et alors qu'il lui demanda comment son étoile comptait faire pour lui réparer ses petits bobos, cette dernière émit un léger rire avant de se cacher dans son cou. Il eut du mal à contenir ses frissons et l'excitation que cela lui fit naître. Il avait l'impression que son corps était là et que son esprit l'avait quitté, que son cerveau avait subitement tourné sur le bouton "en veille", que tout s'était figé autour d'eux. Ce n'était pas grand chose, mais pour lui, si. Il sentait son souffle caresser la peau de sa nuque et cela était si agréable qu'il en oublia d'exister.

« Eh bien… Il y a des tonnes de façons de s’y pendre mais… Il y en a une que j’affectionne tout particulièrement… Si vous êtes sage, je vous la montrerais sans aucun doute. »

Il lui chatouilla affectueusement le cou du bout de son index et de son majeur.

"Je tâcherais d'être bien sage alors." répondit-il les yeux brillant d'impatience et de curiosité, car il était intéressé de savoir ce qu'elle avait en tête et de pouvoir le tester.
Alors qu'il s'était recouché à terre, l'étoile se remit en place sur son corps ce qui était loin de lui déplaire. Appréciant ce geste, il posa sa main sur le bas de son dos comme pour lui demander de rester à présent, sans l'en obliger pour autant. Puis il s'était mis à caresser sa joue de son pouce, afin d'imprimer tactilement ce visage si doux qui lui était permis de regarder à guise. C'était comme si son étoile avait été un cadeau envoyé du ciel. Comme si elle était là précisément pour lui, à moins que ce ne soit l'inverse. Et ils restèrent un long moment comme ça jusqu'à ce qu'une feuille de papier ne décide de venir les troubler. Il avait réussi à s'en emparer achevant ainsi sa course vers l'inconnu et avait regardé son contenu avant de le tendre vers l'étoile tout en lui demandant si ce dessin lui appartenait. Il se souvint aussi avoir entendu un "pitié non!" sortir de sa bouche et conclut que cela devait fort la gêner, bien qu'il n'y avait pas de quoi. Elle avait baissé le regard, n'osant le regarder ce qui naquit à son tour de la gêne. Étais-ce lui qui la rendait si embarrassée? Par toutes les théières du pays, il ne le voulait aucunement! Son étoile finit par saisir le dessin et hocha la tête pour confirmer avant de parvenir à le regarder de nouveau.


« Oui, c’est bel et bien à moi… Dites-moi… Est-ce complètement raté ou… Ou avez-vous une idée de la personne représentée ici ? »

Il fit lever la main de l'étoile dans lequel se tenait le morceau de papier afin de pouvoir regarder à nouveau. Puis :

"Un chapeau sur la tête d'un homme... cela me semble être ma propre personne, n'est il pas?"
Mais elle avait rapproché la feuille de son visage, préoccupée à faire la comparaison entre la réalité et le dessin. Elle émit quelques paroles comme quoi elle avait dû oublier quelques détails et Amaury ne sut quoi ajouter à cela.

"Tout va bien?"

Il ne s'était pas encore posé la question de savoir pourquoi elle possédait un dessin le représentant avec lui, ni même fait le lien que c'était elle qui l'avait dessiné alors que cela était clairement sous son nez. Il n'était pas naïf, ni même dépourvu d'intelligence, il avait juste son attention ailleurs que dans ces détails encore sans importance.
Il se redressa finalement pour se mettre presque assit et saisit le poignet de l'étoile pour l'arrêter. Il colla son front contre le siens, fermant les yeux et fit bouger son nez contre le siens pour lui distribuer un baiser d'esquimau de manière calme et tendre.
"Vous savez fort bien dessiner mon Étoile" murmura-t-il d'une voix presque inaudible. "Je suis très impressionné par vos talents." Il aurait pu lui demander "Nous sommes nous déjà rencontrés auparavant?" mais il avait la réponse à cette question : tout le temps. Tout le temps depuis qu'il avait pris cette photo d'elle. A chaque heure, à chaque minute, il faisait la connexion entre elle et lui. Son rapprochement soudain envers elle était peut être un peu trop rapide, mais le temps, qu'est ce qu'était le temps?! Pour lui, pas grand chose. Enfin si, mais pas de la même manière que les autres pouvaient le percevoir. Aussi, sans vraiment réaliser l'exactitude de ses gestes, il avait penché la tête sur le côté et s'était avancé pour pouvoir lui capturer un baiser. Il pouvait très bien se faire frapper par après, il ne s'en posait pas la question. Il en avait eu envie, tout simplement. Un baiser qui ne dura pas longtemps puisqu'il s'écarta peu de temps après qu'il le lui avait donné lui donnant le champs libre sur la suite des évènements... Mais il lui avait fait tout de même comprendre, par ce geste là, que c'était la première fois que cela arrivait. Et peut être même la dernière.
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyVen 7 Fév - 18:41

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. »
Amaury Geoffrey Mercury ∞ Rose Oswin

C’était… C’était quoi, tout ça ? Un avant-goût du Paradis ? Ou carrément le Paradis, plutôt ! Elle était en train de s’attacher à quelqu’un dont elle ne connaissait même pas le prénom et à qui – avant aujourd’hui – elle n’avait jamais réellement parler et le pire dans tout cela c’est que ça lui faisait plaisir. Ça lui faisait peur, aussi. Infiniment peur. Mais il n’avait qu’à poser ses mains sur elle pour qu’elle se sente apaisée. Enfin, apaisée… Disons que la peur qu’elle ressentait était remplacée par une multitude d’autres sentiments entremêlés les uns aux autres et tout aussi forts. Elle ne comprenait pas trop et n’avait pas vraiment envie de comprendre. Juste de profiter, pour une fois. Et pour le moment, elle profitait bien de la proximité qui lui était offerte d’avoir avec l’homme au chapeau pour le regarder sous tous les angles qu’il lui était possible d’observer. Lorsqu’il posa sa main sur le bas de son dos, Rose lui adressa un petit sourire en coin, regardant le jeune homme dans les yeux, qu’il avait clairs et pétillants. Elle avait l’impression qu’il faisait naître des étoiles sous ses doigts, lorsqu’il lui effleurait la peau du visage ou bien du cou et elle ferma les yeux pour reprendre son souffle – coupé sous le coup de toute cette émotion qui l’envahissait. Pour sûr qu’il serait bien sage… Comment pouvait-il en être autrement ? Alors elle pourrait lui montrer comment elle s’y prenait pour soigner les égratignures et autres blessures. À cette simple pensée, ses joues s’empourprèrent et elle ne put s’empêcher de rire légèrement, rouvrant les yeux pour les plonger à nouveau dans ceux de monsieur Chapeau. Chapeau qu’il portait toujours sur sa tête, ce qui faisait un peu d’effet à Rose – c’est vrai. Hum… Un peu beaucoup, peut-être même… Elle tendit une main vers lui et lui caressa légèrement le front, dégageant quelques mèches de cheveux qui se trouvaient là. Sa main glissa ensuite vers le fameux chapeau, dont elle effleura le bord avant de replier son bras vers elle.

Elle n’aurait bougé pour rien au monde… Rien au monde sauf peut-être cette fichue feuille de papier qui avait glissé de sa poche… Pourquoi avait-elle eut l’idée de le dessiner aujourd’hui ? Aujourd’hui et tous les autres jours, en fait… C’est vrai, elle n’était pas censée savoir qu’elle allait le rencontrer aujourd’hui même, dans la bibliothèque. Sa bibliothèque, qui plus est. Son lieu de travail mais aussi un peu sa forteresse, là où elle se sentait invincible – Dieu seul sait pourquoi, c’était bizarre. Mais lui, il était entré et il était venu à elle comme par magie. Mais elle ne voulait pas qu’il s’aperçoive qu’elle avait un dessin de lui sur elle. Parce que ça faisait un peu psychopathe, non ? Elle ne voulait surtout pas lui faire peur ou quoi que ce soit dans le même style. Ça avait l’air… Plutôt bien parti entre eux et sa peur avait été effacée de son esprit par la simple respiration du jeune homme contre sa peau, par son cœur qui battait contre le sien et voilà que tout tombait par terre et que la peur venait de refaire surface. Et s’il n’appréciait pas le dessin – ou le fait qu’elle ait un dessin de lui – et qu’il partait ? Elle aurait tout gâché… Il avait réussi à attraper la feuille avant elle et elle s’était détaché de ses bras pour s’assoir à côté, la tête baissée. Mais cela n’avait pas l’air de le faire fuir ! Bien au contraire, il avait l’air très intéressé. Si bien que la jeune fille fini par lever de nouveau les yeux vers lui. Il n’avait pas l’air de se rendre bien compte que c’était lui qui était dessiné. Deux solutions, donc : soit Rose dessinait très mal, soit il était complètement dans la lune – et cette dernière solution ravirait la demoiselle qui aimait bien les gens un peu tête en l’air. Pour vérifier, elle lui lança une petite remarque, histoire de le faire réagir, un petit sourire sur les lèvres. Qu’est-ce qui était en train de lui arriver ? Elle avait déjà été proche d’autres garçons, mais pas de cette façon, pas avec cette douceur, cette sensation au creux de l’estomac… Ça, c’était totalement nouveau. Ce n’était pas déplaisant – c’était même grisant d’ailleurs – mais ça faisait tourner un peu la tête de Rose…

« Un chapeau sur la tête d'un homme... cela me semble être ma propre personne, n'est il pas? »

Le cœur de Rose manqua un nouveau battement et ses lèvres s’étirèrent un doux sourire. Mais elle était maintenant très occupée à comparer le dessin de son modèle – par obsession artistique mais surtout parce que c’était lui et qu’elle s’interdisait de produire un dessin médiocre lorsqu’il s’agissait de lui. Elle voulait voir tous les défauts qu’elle avait plus glisser dans son œuvre pour pouvoir ensuite tout corriger et en faire quelque chose de parfait. Enfin, de toute façon elle ne pouvait pas faire aussi parfait que l’original. Ce n’était pas possible. Chaque trait du visage de monsieur Chapeau semblait avoir été créé pour atteindre la perfection. Il était tout bonnement d’un grand intérêt artistique. Cela lui faisait encore un – très – bon point. Les doigts refermés sur le menton du jeune homme, la petite bibliothécaire l’observait à sa guise. Le moindre grain de beauté devait se retrouver ancré dans sa tête. Si le Diable est dans les détails, la perfection aussi. Soudain, il lui demanda si tout allait bien pour elle et sa voix la sortie de sa contemplation. Elle le regarda en souriant. Elle était sûre que cet homme était d’une douceur remarquable, d’une gentillesse exemplaire et d’un intérêt infini. En fait, elle n’en savait fichtrement rien mais c’est ce qu’elle ressentait lorsqu’elle le regardait dans les yeux. Et les yeux sont le miroir de l’âme, pas vrai ? Elle lui sourit tandis que le bout de ses doigts lui caressait le menton.

« Oh, tout va merveilleusement bien. Et en effet, il s’agit bien de vous sur ce dessin… Il vous plaît ? Il faudra que je le reprenne un peu parce que bon… »

Il lui saisit soudain le poignet et – sous le coup de la surprise – Rose lâcha la feuille qui s’en alla de nouveau virevolter un peu plus loin. Le jeune homme colla son front contre le sien et lui donna un baiser d’esquimau. La jeune fille le regarda sans bouger, trop étonnée pour dire ou faire quoique ce soit si ce n’est le regarder. Les papillons dans son estomac faisaient des montagnes russes et la première règle qu’elle s’était fixée lui revient soudain à l’esprit : ne pas tomber amoureuse… Parce qu’elle savait bien qu’en général “tout le plaisir et toute la joie que l'amour peut faire ressentir se paient un jour ou l'autre en souffrances. Et [que] plus on aime fort, plus la douleur à venir sera décuplée”. Mais à cet instant précis, même cette pensée-là ne pouvait faire voler en éclat le bonheur qu’elle ressentait. Elle repoussa toutes ses craintes d’un clignement des yeux et plongea de nouveau dans son regard. Elle tendit sa main libre vers lui et lui caressa doucement la joue.

« Vous savez fort bien dessiner mon Étoile. Je suis très impressionné par vos talents. »

La jeune fille mis quelques secondes à intégrer le compliment que venait de lui adresser monsieur Chapeau. Puis elle lui sourit et colla de nouveau son nez contre le sien, pour lui murmurer sa réponse à quelques centimètres de ses lèvres, les yeux clos.

« C’est vous qui m’impressionnez, mon monsieur Chapeau… Je suis d’ailleurs sûre que vous avez des talents cachés, que j’ai très envie de découvrir. »

Oui, c’était fortement à double sens, ce qu’elle venait de lui dire… Mais elle n’avait pas vraiment mesuré ses propos parce qu’ayant les yeux clos, elle n’était pas arrêtée par son regard… Le front toujours collé contre celui du jeune homme, elle respirait le doux parfum qu’il dégageait. Elle allait justement rouvrir les paupières lorsqu’elle senti ses lèvres se poser sur les siennes. Elle rouvrit les yeux et le vit s’éloigner d’elle. Après quelques secondes, Rose avança une main vers lui et posa trois doigts sur son col, avant de tirer doucement dessus pour le faire avancer vers elle. Elle le regarda quelques secondes avant de fermer les yeux et de poser à son tour ses lèvres sur les siennes pour un baiser un peu plus… Prononcé que le précédent. Sa main glissa jusqu’à la joue du jeune homme qu’elle caressa tendrement. Gouter de nouveau aux lèvres du jeune homme fit battre son cœur comme jamais. Elle avait l’impression que – dans le silence de la bibliothèque – on entendait que lui. Au bout d’un petit moment, elle détacha ses lèvres de celles de monsieur Chapeau et colla de nouveau son front contre le sien, rouvrant les yeux pour le regarder.

« Je… Je vais commencer à ramasser les livres… »

Elle frotta doucement son nez contre le sien et se leva. Elle venait de vivre la plus belle expérience de toute sa vie et elle ne savait pas vraiment comment réagir, maintenant. Elle ramassa deux ou trois des livres qui étaient tombés autour d’eux avant de se tourner de nouveau vers lui. Elle avait les lèvres littéralement en feu. Et elle n’avait qu’une seule envie c’était de serrer cet homme dans ses bras à la place des livres qu’elle serrait fort contre sa poitrine histoire de se donner une certaine contenance. Elle s’appuya légèrement à une table sans lâcher l’homme au chapeau du regard. Elle posa son menton contre les trois livres et se mordilla la lèvre.

« Est-ce que… Est-ce que vous me permettriez de faire votre portrait ? Je veux dire… Avec vous comme modèle et non pas mes souvenirs ? »

Elle venait tout juste de terminer sa phrase qu’elle n’en croyait pas vraiment ses oreilles. Elle venait vraiment de lui proposer cela ? Comme ça, de but en blanc ? Elle cligna des yeux. Une fois. Deux fois. Trois fois. Puis elle baissa les yeux vers le sol de la bibliothèque, toujours appuyée contre sa table, les joues plus rouges que jamais, le souffle coupé.
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Amaury G. Mercury
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyDim 16 Fév - 16:25

Rien ne semblait vouloir l'arracher à la contemplation de sa muse. Pas même une feuille de papier où son portrait y était dessiné. Amaury avait l'esprit trop évasif pour se demander pourquoi son image y était inscrit et quand bien même il ne serait pas distrait par les beaux yeux de sa demoiselle, il s'en moquerait éperdument. Après tout, il faisait bien des photos en cachette, lui. Mais l'air gêné de l'étoile le faisait gentiment sourire. Elle était tellement mignonne qu'il était difficile de concevoir qu'elle était bel et bien humaine. Tout en elle dégageait une aura de douceur, comme si elle avait été faite de miel et de papillons. Tout était parfait chez cette fille. Il n'y avait pas une seule petite imperfection qu'il pouvait relever, elle était magnifique, en tout point. Il ne lui avait jamais adressé concrètement la parole juste avant cette rencontre, quelques mots s'étaient échangé lorsqu'il l'avait prise pour la première fois en photo par inadvertance mais ça n'avait jamais été plus loin. Cette douce voix lui avait d'ailleurs manqué. Son parfum, son regard... il ne savait même pas ce qu'elle dégageait exactement pour qu'il puisse en être aussi irrésistiblement attiré.

La voir sourire le faisait automatiquement sourire lui. C'était comme voir la plus belle chose qui soit au monde. Pour rien au monde il ne voudrait voir ce sourire disparaitre. Il n'y avait rien qui pouvait le rendre plus heureux que de la voir heureuse. Elle était tellement mignonne ainsi qu'il faudrait presque la statuer de cette manière.

« Oh, tout va merveilleusement bien. Et en effet, il s’agit bien de vous sur ce dessin… Il vous plaît ? Il faudra que je le reprenne un peu parce que bon… »

Non, non, tout était parfait dans son dessin. De toute manière, tout était parfait venant d'elle. Ce fut à ce moment là qu'il décida de rompre sa phrase pour pouvoir lui donner ce fameux baiser d'esquimau qui en disait long quant à ses pensées. Il lui assura qu'elle était très talentueuse et qu'il en était tout bonnement admiré. Il était vraiment sincère. Il en fallu peu pour la jeune femme pour qu'elle se rapproche de lui à son tour, de la même manière qu'il l'avait fait. Elle était si proche qu'il se demanda si ça lui était autorisé.

« C’est vous qui m’impressionnez, mon monsieur Chapeau… Je suis d’ailleurs sûre que vous avez des talents cachés, que j’ai très envie de découvrir. »

Son regard s'intensifia dès lors en imaginant toutes les choses qui pouvaient lui passer par la tête. Elle avait dit cela avec tant d'envergure qu'il en avait frissonné tout le long du dos. Alors il avait décidé de l'embrasser, tout simplement. Comme si toutes les barrières sociales que les gens se donnaient avaient disparue d'un coup d'un seul. Comme si plus rien n'existait d'autre que son seul but de gouter à ses lèvres. Il n'y avait désormais plus aucun obstacle entre elle et lui et il ne se posait même pas la question de savoir s'il allait être rejeté ou pas. Cela s'était fait comme ça, et il ne s'en était pas rendu compte non plus. Il en avait eu envie, tout simplement, alors il s'était jeté à l'eau. Les conséquences lui importaient peu, voir même pas du tout. Il ne faisait rien de mal là, juste de voler un baiser. Un baiser qui ne dura pas longtemps, d'ailleurs, puisqu'il avait fait en sorte qu'il reste marqué à jamais. Souvent, c'était les plus petites choses que l'on gardait le plus en mémoire. C'est alors qu'ils se toisèrent du regard. Il sentit des doigts lui attraper le col pour l'attirer à elle et après quelques secondes d'observation, elle lui donna à son tour un baiser, différent de celui qu'il lui avait offert. Plus intense, plus fort, plus sucré. Il sentit son corps frémir, éprouvant une multitude de sensation à cet effet. S'il était en train de rêver, il priait pour qu'on ne le réveille jamais. Il suffisait qu'elle coupe le contact physique pour qu'il en ressente déjà un manque.

« Je… Je vais commencer à ramasser les livres… »

Il était incapable de parler. Il avait envie de lui dire "non", je la rattraper et de l'embrasser à nouveau mais cet ultime baiser l'avait tant remué qu'il ne se sentait pas la force de faire un seul geste. Il la regarda alors, impuissant, se lever et commencer à ramasser les livres. Son cerveau avait dû prendre des vacances puisqu'un grand trou vide s'était creusé dans sa tête.
Il parvint néanmoins à bouger et se leva à son tour, non sans difficulté. Il clignait des yeux en se demandant ce qui avait bien pu se passer et pourquoi il était dans un tel état. Ses yeux se posèrent sur elle, se tenant avec une petite pile de livres entre les mains.

« Est-ce que… Est-ce que vous me permettriez de faire votre portrait ? Je veux dire… Avec vous comme modèle et non pas mes souvenirs ? »

Il ouvrit la bouche pour répondre mais rien ne sortit. Il la referma alors, avec l'envie irrésistible de se rapprocher d'elle pour la rejoindre et ré-expérimenter ce qui venait de se passer. Il se pinça les lèvres pour l'empêcher de céder à ses pulsions, parce que quelque chose lui disait que ce n'était peut être pas le moment. Si elle s'était écartée, c'était peut être pour s'alléger elle aussi l'esprit après ce qui venait de se passer.

"Oui." répondit-il tout simplement, trop obnubilé par son image pour exprimer quelque chose d'intelligent. "..."

- Seulement si vous acceptez de prendre le thé avec moi.


Il avait reprit peu à peu ses esprits et avait trouvé aussi une excuse pour pouvoir la revoir, encore et encore. Peut être devrait-il aussi lui montrer toutes les photos qu'il avait prise d'elle, une fois de plus, sans se soucier des conséquences qu'il pourrait y avoir. Mais elle lui avait montré (même sans faire exprès) un de ses dessins, alors pourquoi pas lui?
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Rose Oswin
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyVen 28 Fév - 19:05

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
Amaury Geoffrey Mercury ∞ Rose Oswin

Le jeune homme au chapeau la déstabilisait plus que de raison. Elle, Rose l’inébranlable ! C’était un comble, vraiment. Mais d’un autre côté, il fallait bien qu’elle avoue que cela lui plaisait réellement. De son poste d’observation, elle le vit se relever lentement et la regarder en silence. Pourtant, entre eux, le silence n’était jamais pesant. C’était plutôt une sorte de repos qu’ils s’accordaient ou bien une excuse pour seulement se regarder, au choix. En tout cas, Rose ne se privait pas pour observer son monsieur Chapeau. Se tenant maintenant tous les deux à distance respectable l’un de l’autre, ils se dévisageaient mutuellement. Enfin, distance respectable… Aux yeux de la jeune bibliothécaire, la seule distance respectable qu’il pouvait exister entre elle et lui, c’était quand ils étaient si proches l’un de l’autre qu’elle pouvait sentir sa respiration contre ses lèvres. À cette seule pensée, elle senti une agréable chaleur dans ses joues et se mordit un peu plus fort que de raison la lèvre inférieure. Celle-ci prit une teinte rouge vif et lui fit un peu mal mais elle n’y prêta aucune attention, trop occupée qu’elle était à regarder le jeune homme qui lui faisait face. Tant de douceur, de beauté mais aussi de mystère dans un seul homme… Il devait venir d’une autre planète, la voilà la réponse ! Comment expliquer sinon qu’il ait réussit l’exploit d’apprivoiser Rose si vite, sans effleurer une seule de ses épines ? Le dernier garçon qui avait tenté une approche avec elle devait encore s’en souvenir, tellement sa réaction avait été violente. Mais avec lui, pas besoin de faire semblant.

Elle en profita pour lui demander la permission de le prendre un jour pour modèle et faire son portrait comme il se devait, en bonne et due forme. Suite à sa demande, il sembla aussi interloqué qu’elle était gênée. Elle eut un petit sourire en le voyant ouvrir puis refermer la bouche, comme étant à court de mots et elle le trouva on ne peut plus mignon lorsqu’il se pinça les lèvres en la regardant. À le voir ainsi, elle se sentait irrésistiblement attirée vers ses bras mais elle reste bien sagement là où elle est, le menton posé contre la tranche de ses livres. Son sourire s’élargit au son du oui qu’il prononça mais elle ne sut pas quoi ajouter au silence qui suivit.

« Seulement si vous acceptez de prendre le thé avec moi. »

Face à cette réponse, Rose ne put s’empêcher d’éclater de rire puis de hocher vivement la tête. Du thé ! Il lui proposait d’aller prendre un thé avec lui… Rien ne pouvait être plus parfait. Le thé, c’était la grande passion de la jeune fille – après les livres et surtout après lui-même – et si en plus son homme au chapeau était de la partie… Et puis… Cela voulait bien dire qu’il était d’accord pour la revoir et cette idée l’emplit de joie. Peut-être qu’il était anglais, lui aussi ? Pour lui proposer un thé et non pas un café… Si c’était bel et bien cela, on pouvait carrément parler de destin !

« Oh, c’est avec plaisir que je viendrais prendre un thé avec vous, monsieur Chapeau. Puis-je vous demander quel est votre thé préféré ? J’ai une préférence pour les thés un peu exotiques, comme le Massala. Vous savez, je trouve que les épices ont un charme fou et… Oh, pardon… »

La voilà donc qui commence à parler pour ne rien dire, juste histoire eh bien… D’avoir quelque chose à dire. Et dans ce genre de moment, elle a toujours l’énorme crainte de décevoir celui qui l’écoute. Face au jeune homme, cette crainte se trouve être multipliée par un nombre incalculable. Il faut qu’elle bouge un peu, sinon elle craint que sa gêne de devienne trop visible. Alors elle relève les yeux vers l’homme qui lui fait face et, d’un geste, lui fait comprendre qu’elle va aller remettre les livres bien à leur place dans les rayonnages. Elle lui adresse un sourire puis fait volte-face et se dirige d’un pas sûr et décidé vers les bons rayons. Telle la maîtresse des lieux qui connait parfaitement chaque recoin de la grande bibliothèque d’Oak Harbor. Le dos tourné à lui, elle a l’esprit un peu plus clair et peu de nouveau réfléchir – presque – normalement. Elle n’a aucune idée de l’heure qu’il est, mais elle sait qu’elle va tôt ou tard devoir fermer la bibliothèque et rentrer chez elle tandis que monsieur Chapeau, lui, rentrerait chez lui de son côté. Et elle n’en avait diablement pas envie. Elle savait déjà qu’il allait affreusement lui manquer parce qu’être séparé physiquement de lui était déjà difficile, alors qu’il était dans la même pièce qu’elle… Tout en suivant le fil de ses pensées, elle rangeait tous les livres qui étaient tombés lors de la fameuse chute tout en profitant pour ranger à la bonne place quelques livres égarés et c’est alors qu’elle trouva quelque chose qui n’était pas à sa place. Pas à sa place du tout.

Elle tourna et retourna le CD qu’elle venait de trouver entre deux livres de science tout en le regardant avec des yeux ronds. C’était un CD d’un groupe qui s’appelait Sierra Maestra. Apparemment c’était de la musique cubaine et Rose se demandait bien comment diable ça avait pu se retrouver ici. Elle allait se diriger vers le rayonnage où se trouvaient les CDs lorsqu’une idée – peut-être un peu saugrenue – lui traversa l’esprit. En deux enjambées elle traversa l’espace qui la séparait encore du jeune homme à l’étrange couvre-chef et elle se planta devant lui, un sourire en coin dessiné sur les lèvres. Elle s’était vraiment rapprochée, se retrouvant soudain à quelques centimètres de lui. La délicieuse odeur de son parfum lui emplit de nouveau les narines et elle ne put résister plus longtemps. Se haussant sur la pointe des pieds, elle regarda un instant le jeune homme dans les yeux puis pencha la tête et déposa un nouveau baiser sur ses lèvres. Si douces… Sa main libre – celle qui ne tenait pas le boîtier du CD – se posa sur sa taille et se nouveau contact fit frissonner la jeune fille, qui se rapprocha encore un peu de lui. Goûter de nouveau à la douceur sucrée de ses lèvres  lui fit découvrir des sensations nouvelles, comme si un feu d’artifice était tiré dans son ventre et que de la grenadine-limonade coulait dans ses veines à la place du sang. Elle détacha ses lèvres de celles du jeune homme mais elle resta tout contre lui. Rouvrant les yeux et souriant elle lui parla tout près de ses lèvres auxquelles elle avait encore fortement envie de goûter. Encore et encore.

« Dites-moi, mon cher – très cher – monsieur Chapeau… Vous savez danser ? La danse cubaine, cela vous tente ? »

Elle sourit et fit un léger signe de tête vers le boîtier qu’elle tenait entre ses doigts. Danser dans la bibliothèque, et pourquoi pas ? Elle savait qu’une vieille chaîne-hifi qui fonctionnait encore se trouvait sous le bureau réservé au prêt et que – parfois – lorsque la bibliothèque était vide ou lors d’animations quelconques, ses collègues l’utilisait. En tout cas, elle était bien soulagée que l’idée émise par l’une de ses supérieures – à savoir équiper la bibliothèque de caméras de surveillance – n’ait pas été acceptée. Sinon, ses collègues auraient eu une drôle de surprise si un jour ils avaient voulu regarder les bandes…Pour le moment, elle n’attendait que la réponse de l’homme au chapeau à sa nouvelle invitation et elle espérait bien qu’il y répondrait positivement… Car après tout, la danse cubaine se dansait collé-séré, non?
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Amaury G. Mercury
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyDim 2 Mar - 21:17

« Douce et belle étoile, comme j'aimerais que tu puisse briller à jamais » pensait-il sans cesse. La façon dont il avait de la regarder n'avait rien de banal. Jamais il n'avait regardé quelqu'un de la sorte. Une étoile, c'était tout ce qu'elle pouvait être. Elle n'avait rien de plus beau et de plus fort que le pouvoir d'une étoile, et dieu savait à quel point c'était très fort! Les étoiles, c'étaient tellement beau. Ses petits points qui tachetaient le ciel et sur lesquels on aimait prier chaque soir. Les étoiles savaient tout faire. Les étoiles avaient aussi le pouvoir d'accomplir n'importe quel vœux, disait-on... A cet instant présent, Amaury était ivre d'étoiles, ou plutôt d'une en particulier. Ce serait bien idiot que de penser qu'il se mettrait à penser à une autre. Elle occupait toute ses pensées, même sans être là. Mais quand elle était présente, cette sensation était multipliée par cent. C'était comme prendre de la drogue, la même chose. Elle était sa drogue, son obsession, sa passion, son tout. Elle était l'autre partie de sa vie, celle qu'il avait besoin pour être complet. Lorsqu'elle était apparue pour la première fois devant son objectif, elle avait pris avec elle une partie de son cœur qu'elle n'avait pas rendu. De toute façon, il le lui avait donné et ne voulait sous aucun prétexte la reprendre. Il savait qu'entre ses mains à elle, il n'y avait rien à craindre. C'était dingue, de penser une chose pareille d'une stricte inconnue, mais c'était son ressenti. En même temps, Amaury ne s'était jamais posé la question de donner ou non sa confiance : les choses se faisaient telles qu'elles se passaient. Il n'était pas bien difficile et évitait de se prendre la tête pour rien. Il se moquait complètement de se faire avoir ou non, il se moquait de tout. Il vivait sa vie comme bon l'entendait, voilà tout.

Il la suivait des yeux, comme par peur de la perdre du regard. Il en avait même oublié qu'ils devront  se quitter tôt ou tard. Dans sa logique à lui, c'était évident qu'il ne la quitterait plus. Parce qu'il était trop bien en sa présence. Parce que tout devenait lumière et joie lorsqu'elle était là. Et lui parler et avoir même eu l'audace de gouter à ses lèvres étaient choses inouïes pour lui. Il avait du mal à imaginer comment faire mieux, mais c'était parce que ça venait à peine « de commencer ». Car oui, il était à peu près certain qu'il y aurait une suite. Ça ne pouvait pas se terminer d'un coup, comme si de rien n'était. Il y mettait bien trop d'importance dans tout ça!

Alors il s'était mis à la défier. Il acceptait de se faire servir de modèle (bien que bon, en fait il n'y avait pas vraiment de compromis, il était prêt à tout pour la voir heureuse), à condition qu'elle prenne le thé avec lui. Cette étape s'avérait aussi de grande importance à ses yeux. Le thé était sa passion, après les chapeaux bien sûr. Faire partager le thé à l'étoile, c'était comme confier quelque chose de très précieux. C'était aussi une grande marque de confiance, plus que n'importe laquelle! Certes, il avait déjà invité plus d'une personne à boire le thé, mais jamais de cette façon. Jamais la réponse ne l'avait autant importé que la sienne à elle. Si elle refusait, ce serait comme un échec pour lui.

« Oh, c’est avec plaisir que je viendrais prendre un thé avec vous, monsieur Chapeau. Puis-je vous demander quel est votre thé préféré ? J’ai une préférence pour les thés un peu exotiques, comme le Massala. Vous savez, je trouve que les épices ont un charme fou et… Oh, pardon… »

Il ne pouvait s'empêcher de sourire à l'entendre parler, trahissant l'immense soulagement mais aussi la joie que cela lui procurait. Ses yeux briller d'excitation à l'idée de l'emmener boire du thé. Pas n'importe lequel qui plus est : SON thé. Celui qu'il préparait lui même, son propre thé maison.

« Mhh? » fit-il en haussant les sourcils, se rappelant vaguement qu'elle n'avait pas terminé sa phrase. « Non mais, vous avez tout à fait raison, les épices ont un charme f... Fou! »  renchérit-il en se rappelant de ce qu'elle avait dit. « Je n'ai pas de préférence, j'aime tout les thé. »

Pour lui, c'était comme choisir entre du chocolat, du chocolat et du chocolat. C'était pas possible. Ils avaient beau avoir un goût différent selon les parfums, le thé restait du thé et en tant qu'anglais confirmé, c'était d'autant plus primordial. Amaury ne jurait que par le thé. Et son étoile.

Puis il l'observa attentivement. L'étoile s'était retournée et semblait être concentrée sur quelque chose.  Enfin, il ne le savait pas vraiment mais c'était l'impression qu'elle lui donnait. Il eut envie de lui demander si tout allait bien mais préféra se taire. C'est alors qu'elle se retourna à nouveau, diminuant la distance qu'il y avait entre eux deux en allant le rejoindre. Amaury la vit s'approcher en se demandant ce qui allait se passer. Quoiqu'en fait, il ne se posait pas trop de question. Il suffisait que ses yeux soient plongés dans les siens pour que plus rien n'existe si ce n'était qu'elle. Elle était vraiment ravissante, tout sourire comme elle était. Il en frissonnait tant elle était mignonne. Il était si absorbé par son image qu'il ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était encore plus approchée d'elle. Et là, c'était comme une évidence. Comme si un lien invisible le rattachait à elle telles deux parts égales qui venaient de se retrouver pour se ressouder. Il sentit de la douce chaleur émaner et cela était particulièrement agréable. Mais le must atteignit son comble lorsqu'elle posa ses lèvres sur les siennes. Instinctivement, il ferma les yeux pour répondre à son baiser de manière à le faire durer. Il posa le bout de ses doigts sur son cou pour apprécier davantage les milliers de sensations qui se faisaient ressentir. Il aimait tellement ce contact qu'il avait envie de débarrasser son étoile de tout ce qu'elle portait dans son bras et de l'avoir rien que pour lui. De poursuivre encore et encore ce baiser et de le faire durer jusqu'à la nuit des temps. Sauf que voilà, il ne le fit pas. Malheureusement, le baiser prit fin et ce n'était pas l'envie de recommencer qui lui manquait!
Il eut du mal à rouvrir les yeux. Il savourait encore, yeux clos, la saveur de ses lèvres et l'effet de son corps contre le siens. Il ne pouvait pas se sentir mieux qu'à cet instant même. Les bras de l'étoile était devenu une nouvelle maison pour lui.

Mais il rouvrit les yeux et constata qu'elle les avait ouvert aussi, naturellement. Il n'eut aucune gêne. Il était encore dans état de transcendance pour se préoccuper de tout ça. Et puis il n'y avait aucune raison de gêne. La gêne était une chose qu'Amaury connaissait que très peu.

« Dites-moi, mon cher – très cher – monsieur Chapeau… Vous savez danser ? La danse cubaine, cela vous tente ? »

Il était surpris, réellement. Ses deux sourcils se haussant vivement, il ne lui cacha pas son étonnement. Danser? Oh, oui, il adorait danser! Dans ses rêves, il ne cesse de le faire! Autour d'une grande table pleine de théière et de pâtisserie comme il aime! Alors comment refuser?

« Cela ne pourrait pas mieux me ravir belle Etoile. » déclara-t-il joyeusement. « Vous savez danser la danse cubaine? Voilà chose que je demande à voir! »

Il avait bien vu là qu'elle tenait en ses mains une boitier de CD et devinait de quoi il s'agissait. Toutefois, ses lieux n'étaient pas siens et elle avait donc contrôle sur la situation. Il attendit qu'elle mette en marche la musique avant de la rejoindre.

« Permettez moi de faire les choses en bonnes et dues formes! » il s'approcha alors d'elle et inclina son chapeau pour donner une explication à ses paroles. « Accepterez vous de danser avec moi Milady? »
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Rose Oswin
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyMer 12 Mar - 23:49

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
Amaury Geoffrey Mercury ∞ Rose Oswin

Dans sa tête, Rose imaginait toute une armée de couvre-chefs qui dansait sous ses yeux. Parmi eux il y avait un chapeau bien plus grand et plus beau que tous les autres réunit et lorsqu’elle baisait les yeux, lui apparaissait le visage du jeune homme qui lui faisait face actuellement. Elle était en train de sombrer dans la folie pure… Certes oui, mais de quelle douce folie il s’agissait ! Et elle s’y laissait tomber avec le plus grand des plaisirs. Il lui suffisait de regarder le jeune homme au chapeau pour savoir qu’elle pouvait lui accorder toute sa confiance – une fois n’est pas coutume. Elle qui se méfiait de tout et de tout le monde, la voilà qui était prête à tout donner les yeux fermés à un parfait inconnu… C’était… Dingue, comme situation ! À le regarder, Rose se demandait comment diable elle allait pouvoir reproduire sur papier la perfection de son visage. Elle n’y arriverait jamais… Elle en avait très envie, pourtant. Et même, elle savait d’ores et déjà elle allait l’emmener pour réaliser son portrait: dans la forêt d’Oak Harbor. La forêt, c’était un peu le deuxième refuge de la jeune fille, après la bibliothèque. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours voulu vivre dans une maison en pleine forêt. Le rêve ! Au fond de son cœur, elle espérait que son monsieur Chapeau lui aussi appréciait la douceur des bois, car elle avait diablement envie de partager ce genre de chose et de passion avec lui. Mais déjà, il aimait le thé. Et les chapeaux. Cela lui donnait un air un peu loufoque, un peu surréaliste auquel Rose avait du mal à résister – auquel elle ne résistait pas du tout en fait, vu la situation. Il avait un charme… Comment avaient-ils dit à propos des épices, déjà ? Oh, oui: il avait un charme fou. Et lorsqu’il souriait, le cœur de la demoiselle semblait s’arrêter de battre pendant quelques secondes, avant de repartir de plus belle. Est-ce cela que l’on appelle amour ? Celui “qui a merci et de soif ne torture point, Qui n’a qu’une seule pensée, sans errement ni ruse, Sans masque et qui, dévoilé, est sans tâche” – comme elle avait un jour lu dans un poème ? Comment pouvait-elle le savoir, après tout... Et puis, elle se posait sans doute trop de questions, il lui suffisait pourtant juste de vivre et de profiter.

Histoire de rependre un peu ses esprits et d’essayer de calmer les battements de son cœur qui n’en faisaient qu’à leur tête, elle avait détaché ses yeux du jeune homme pour se retourner et virevolter aux quatre coins de la pièce pour ranger les livres qu’elle venait de ramasser et qui avaient chutés en même temps qu’elle dans les bras de monsieur Chapeau. Les bras de monsieur Chapeau… En y repensant, la jeune bibliothécaire senti le rouge lui monter de nouveau aux joues et un large sourire fendre son visage. Elle était dans un état d’euphorie qu’elle n’avait encore jamais connu et sa barre de bonheur avait explosé depuis belle lurette… C’était à se demander si elle allait pouvoir survivre à une relation avec lui. Est-ce que l’on pouvait mourir de bonheur ? Oh et puis non ! Elle avait trop envie de vivre la suite pour trépasser. C’était hors de question ! Toutes ses pensées furent interrompues par le boîtier qu’elle trouva entre deux livres et par l’idée que cela lui inspira. Mais avant d’en parler à monsieur Chapeau, elle ne résista pas à l’envie de lui donner à nouveau un baiser. Comment aurait-elle pu ! Ce nouveau contact fut des plus délicieux et il lui sembla se disloquer en plein de petit morceau. Elle frissonna au contact des doigts délicats qu’il posa sur son cou et elle en profita pour se rapprocher d’avantage de lui, jusqu’à coller son corps tout contre le sien. Elle n’avait aucune envie que cet instant parfait se termine. S’il était possible de transposer la bibliothèque dans un univers parallèle où ils ne seraient plus obligés de la quitter bientôt, ça l’arrangerait grandement… Seulement, elle détacha ses lèvres de celles du monsieur au Chapeau mais resta encore collée tout contre lui. La chaleur que dégageait son corps lui était tellement agréable… Se rappelant soudain de ce qu’elle avait dans la main, elle l’invita à danser, parlant tout contre ses lèvres.

« Cela ne pourrait pas mieux me ravir belle Etoile. Vous savez danser la danse cubaine? Voilà chose que je demande à voir! »

Face à cette réponse, le visage de Rose se fendit en un très large sourire, tandis qu’elle le regardait dans les yeux. Ses yeux, d’ailleurs, étaient vraiment merveilleux. Il était vraiment merveilleux, tout simplement. Rien n’aurait pu être aussi parfait que cette soirée qu’ils passaient ensemble. C’était la première fois qu’ils se parlaient, depuis l’épisode où elle avait traversé son objectif sans se rendre compte de rien. Et encore, ce jour-là ils n’avaient échangé que quelques mots rapides, s’excusant tous les deux. Jamais elle n’aurait cru que leur prochaine rencontre les mènerait là où ils en étaient à présent. Car si – de son côté – elle n’avait cessé de penser à lui, que lui garantissait que s’en était de même pour lui ? En tout cas, pour l’heure, il était question de danse cubaine.

« Si je sais danser la danse cubaine ? Eh bien… Disons que j’ai quelques notions… C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, vous ne pensez-pas ? En tout cas, j’espère ! »

Oui, cela faisait un petit moment qu’elle ne s’était pas dandinée sur de la musique cubaine, alors elle espérait bien que cela lui reviendrait. Car en plus, c’était elle qui avait lancé l’idée : il fallait qu’elle se montre à la hauteur. En attendant, le disque n’allait pas se mettre tout seul – ce qui était fort dommage – et Rose se détacha des bras du jeune homme, frotta doucement son nez contre le sien et se dirigea vers le bureau sous lequel se trouvait ce dont elle avait besoin : la chaine-hifi.  C’était une vieille chose, mais elle fonctionnait encore. Du coup, la jeune fille mis le CD dans la machine à musique et appuya sur le bouton de fonctionnement. Quelques grésillements plus tard, une chanson entrainante sortie des haut-parleurs.


Elle se retourna, prête à rejoindre monsieur Chapeau mais… C’était lui qui était venu jusqu’à elle. Il se pencha vers elle, tout en inclinant son chapeau.

« Permettez moi de faire les choses en bonnes et dues formes! Accepterez vous de danser avec moi Milady? »

Milady ? Le teint de Rose vira de nouveau écrevisse et elle se mordilla la lèvre tout en regardant cet homme parfait qui se trouvait juste devant elle. Puis elle lui adressa un large sourire et se rapprocha de lui, afin de se mettre en position pour danser.

« J’accepte avec le plus grand plaisir que l’Univers ait jamais porté, Milord ! Allons-y… »

Sous l’air hispanique qui se déversait encore dans toute la pièce, ils esquissèrent quelques pas de danse. Au départ, Rose s’emmêla un peu les pieds mais – bien accrochée à monsieur chapeau – elle se reprit très vite et retrouva le bon rythme. Ses yeux ne quittaient pas ceux du jeune homme et brillaient comme jamais ils n’avaient brillé auparavant. Tout ce qu’elle espérait, c’est qu’elle n’était pas en train de rêver et que tout cela était bel et bien réel. Le bonheur qu’elle ressentait la fit éclater de rire, alors que leur danse s’intensifiait. Elle toussota et adressa un sourire à son cavalier.

« Vous me rendez tellement heureuse, si vous saviez… Vous êtes exquis. Vous êtes… Mon bonheur ! »
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyMer 9 Avr - 12:17

La danse faisait parti de la vie d'Amaury. Il aimait danser, de manières bizarre, certes, mais il aimait. C'était une manière de se défouler et de bouger son corps et le mieux était lorsque l'on était libre sur la manière de danser. Quand il n'y avait pas de règle à suivre, quand on était seul à le faire. Il n'avait jamais eu honte de se mouvoir lors de fête et qu'il y avait de la musique, de toute façon, il n'était pas porté sur le jugement des autres.

Se mettre au défi de danser de la danse cubaine, était à la fois excitant et un peu inquiétant pour Amaury. Il avait peur de décevoir sa partenaire ou de lui faire mal. Il n'avait jamais dansé sur de la musique latino, ainsi, il avait du mal à se projeter. Mais il n'y avait pas de défi dont il ne se risquait pas. Et puis, danser avec son étoile était une occasion à saisir immédiatement. De plus, refuser serait la décevoir, et ça, il en était hors de question! Il préférait qu'on lui coupe la tête plutôt que d'oser un tel affront! Elle avait l'air tant enthousiaste, tellement qu'elle semblait beaucoup plus jolie ainsi qu'elle ne l'était déjà d'habitude. Elle semblait rayonner - normal, une étoile se doit de rayonner - et pour rien au monde il ne gâcherait cet instant.

« Si je sais danser la danse cubaine ? Eh bien… Disons que j’ai quelques notions… C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, vous ne pensez-pas ? En tout cas, j’espère ! »

Le pauvre Amaury, quel mauvais souvenir il avait du vélo! C'était un homme qui n'aimait pas le vélo, parce qu'à chaque fois qu'il avait essayé d'en faire (sans les petites roues), il s'était méchamment ramassé au sol. Les véhicules n'étaient pas vraiment fait pour lui, il préférait largement se déplacer à pieds, ou, au pire des cas, en taxi.

"... peut être, oui." finit-il par répondre de manière hésitante, sans vouloir non plus se trahir.
De toute manière, danser ne serait jamais aussi pire que de faire du vélo. Il n'y avait pas les même craintes et apriori et cela ne devrait pas lui poser trop de problèmes.

Peu après, le disque se mit en route. Alors que les quelques notes avaient commencées à se faire entendre, il s'était mis en position de demande, voulant faire les choses dans les règles de l'art. Ainsi, il lui demanda si elle acceptait cette danse et il observa la réaction de sa partenaire afin de pouvoir voir ses yeux briller de nouveau.

« J’accepte avec le plus grand plaisir que l’Univers ait jamais porté, Milord ! Allons-y… »

Alors il posa une de ses mains sur une des hanches de la bibliothécaire et de son autre main, il la plongea dans la sienne. Il ne savait pas trop si c'était vraiment ce geste à adopter, mais tant pis, il essayait et y mettait du siens. Ses yeux ne s'arrachaient pas de ceux de l'étoile. De toute manière, la danse latine était faite pour que l'on se regarde yeux dans les yeux.

« Vous me rendez tellement heureuse, si vous saviez… Vous êtes exquis. Vous êtes… Mon bonheur ! »

Il frissonna de partout à l'entendre dire. Il voulut répondre à cela, mais sa voix l'en empêcha tout d'abord. Cela le rendait tellement heureux que l'émotion soudainement acquise lui coupait le souffle. C'était comme atteindre un but et en être satisfait. Amaury n'a jamais été plus fier de ce qu'il pouvait être et cela s'appliquait en ce moment présent.

"Si vous êtes heureuse Douce Étoile, alors sachez que je le suis moi aussi. Votre bonheur est tout ce qui m'importe. Et si je peux en faire parti, alors je suis un homme comblé."

C'était étrange, pas vrai, de dire cela à quelqu'un dont on ne connaissait pas le nom? Et surtout de la part d'un parfait étranger. Mais parfois, ces choses étaient bien futiles et inutiles pour partager des moments comme ceux là.
Il la fit tourner doucement sur elle même avant de reprendre le rythme de la musique. Le timbre latin du chanteur donnait à l'ambiance quelque chose de romantique et qui changeait des violons et des roses, ou des chants d'amour de jeunes gens. Elle avait eu une très bonne idée.

"Vous m'offrez là un très beau cadeau de non anniversaire." dit-il enchanté. Car oui, c'était là comme une récompense à ses yeux.
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Rose Oswin
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyMer 23 Avr - 14:03

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »
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Le souffle de la jeune fille sembla se couper dès qu’elle senti la main du jeune homme chapeauté se poser sur sa hanche. Elle n’avait pas honte, n’était pas du tout gênée ou quelque chose dans ce style non – bien au contraire – mais elle avait tellement peu l’habitude d’être aussi proche de quelqu’un ! En particulier de quelqu’un pour lequel elle ressentait tout ce qu’elle pouvait ressentir pour le quasi-inconnu qui était dans ses bras à cet instant. Elle avait d’ailleurs cessé de chercher à comprendre pourquoi ou comment, ne cherchant maintenant qu’à profiter. Et si elle avait l’impression de ne plus pouvoir respirer, ce n’était pas une sensation désagréable mais quelque chose qui lui faisait avoir l’impression de se retrouver dans un monde parallèle. De plus, la scène se déroulait dans un lieu très cher au cœur de Rose : la bibliothèque. Dans ce bâtiment, elle s’était toujours senti à l’aise, en parfaite sécurité et autorisée à être vraiment heureuse. Et le voir lui dans ce milieu-là confirmait toutes ses pensées sur le sujet. À ses yeux, le fait de se retrouver tous les deux seuls dans la bibliothèque d’Oak Harbor était bien plus intime que s’ils s’étaient retrouvés seuls chez elle, par exemple. Peut-être est-ce une façon de penser un peu étrange ? Sûrement. Après tout, une maison était tout de même sensée être plus intime qu’un lieu de travail. Mais Rose avait parfois des idées bien étranges. Mais tout de même moins étranges que ce jeune homme au chapeau qui lui avait volé son cœur et sa méfiance d’un seul regard. Est-ce que c’était cela, que l’on appelait le ‘coup de foudre’ ? Parce que depuis le premier jour qu’elle l’avait vu – avec son appareil photo – elle avait été incapable de le sortir de sa tête.  Et apparemment – chose inespérée jusqu’alors -  lui non plus ne semblait pas insensible à la jeune bibliothécaire…

Quoi qu’il en soit, danser avec lui était une expérience extrêmement satisfaisante, une fois qu’elle eut retrouvé son souffle, toujours frissonnante en sentant le léger poids de sa main sur sa hanche. Son autre main était délicatement enserrée autour de la sienne et leurs yeux ne se lâchaient pas, tandis que leurs premiers pas de danse étaient un peu maladroits. L’autre main de Rose reposait sur le bras de monsieur Chapeau, et ses doigts s’étaient imperceptiblement repliés sur la manche de sa chemise. Et elle lui souriait. Plus qu’elle n’avait jamais souri à quiconque en une seule soirée. Un sourire radieux qui ne se décrochait pas de ses lèvres. Pour une fois, elle ne pensait qu’à l’instant présent et au bonheur qu’elle pouvait ressentir maintenant loin d’elle s’étaient envolées les pensées négatives sur ce qui pourrait se passer ensuite. C’était comme si le futur était entre parenthèses. Et cela lui faisait énormément de bien. Elle se laissait porter par la musique et par les bras du jeune homme, guidant ou se laissant guider dans cette danse au beau milieu de la bibliothèque seulement observés par les livres sur leurs étagères. Elle n’avait jamais été aussi heureuse qu’à cet instant, lui semblait-il. Aussi, elle le lui dit. Sans honte, sans appréhension. Juste en toute sincérité.

« Si vous êtes heureuse Douce Étoile, alors sachez que je le suis moi aussi. Votre bonheur est tout ce qui m'importe. Et si je peux en faire parti, alors je suis un homme comblé. »

Telle fut la réponse qu’il lui servi et qui l’enchanta encore un peu plus. Qui donc pouvait résister à une telle déclaration ? C’était tellement… Mignon, oui. Mignon sans être trop mielleux – chose que Rose ne supportait pas vraiment. En plus, la musique cubaine qu’elle avait trouvée lui plaisait énormément. Cela lui permettait de danser avec monsieur Chapeau sans que ce moment ne devienne une parodie de film à l’eau de rose. C’était… Du ‘romantisme qui bouge’, aurait-elle dit si elle avait dû mettre des mots sur cela. La musique latine avait le don de réchauffer n’importe quelle atmosphère et la bibliothécaire trouvait cela presque… Torride, oui. Et c’était quelque chose que la demoiselle appréciai tout particulièrement, en cet instant.

« Evidemment, que vous en faites partie ! Et… Pour encore longtemps, j’espère. » Murmura-t-elle en baissant légèrement la tête, souriant et se sentant rougir jusqu’à la racine de ses cheveux.

Rose n’aurait jamais pu imaginer que quelque chose dans ce genre-là allait lui tomber dessus si soudainement, sans prévenir. Au contraire, elle avait toujours été plutôt sujette à fuir cela comme la peste, mais lorsqu’elle avait croisé ce jeune homme étrange au chapeau invraisemblable, toutes les certitudes qu’elle nourrissait depuis des années c’était écroulées à ses pieds. Et maintenant qu’elle l’avait dans ses bras, elle ne pouvait plus reculer. Elle ne voulait pas reculer, de toute manière. C’était hors de question ! Oui, c’était un inconnu, oui, elle ne savait toujours pas son prénom mais… Et alors ? Elle finirait bien par l’apprendre, ils avaient le temps – tout le temps qu’ils désiraient – pour cela. Ce ne serait peut-être pas ce soir, mais un autre jour. Le jeune homme la fit doucement tourner sur elle-même avant de la tirer de nouveau dans ses bras et de continuer à danser sous le timbre chaud du chanteur. Les yeux dans les yeux, les lèvres de chacun étirées en un sourire.

« Vous m'offrez là un très beau cadeau de non anniversaire. » L’entendit-elle lui dire.

Hein ? De… ‘Non anniversaire’ ? De quoi Diable parlait-il soudain ? Trop subjuguée qu’elle était, elle n’avait pas tout de suite comprit de quoi il lui parlait et elle cligna des yeux deux ou trois fois en le regardant toujours, histoire de réveiller un peu son cerveau complètement accroché à ses yeux à lui.

« De… Non anniversaire ? »

En prononçant elle-même ces mots, leur sens s’éclaira ainsi que son visage. Oui, elle avait déjà lu cela quelque part ! Évidemment, l’une des plus célèbres histoires de sa chère Angleterre ! Son sourire devient encore plus radieux lorsqu’elle se rapprocha encore un peu de lui, continuant à danser.

« Oh, oui ! Eh bien… Si vous le souhaitez, je pourrai vous faire un cadeau de non anniversaire tous les jours ! Sauf le jour de votre anniversaire, bien évidement. Où vous aurez un cadeau… Tout particulier ! Si vous le voulez, bien sûr.»

Elle se mordilla de nouveau la lèvre inférieure – qui devait être aussi rouge que le plus rouge de ses rouges à lèvres – et la musique s’arrêta doucement. Mince, c’était donc un disque où il n’y avait qu’une seule chanson ? Ou bien le lecteur avait un souci ? Elle irait voir cela de plus près. Plus tard. Pour le moment, elle voulait profiter encore et encore de la chaleur des bras du jeune home.
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyJeu 29 Mai - 12:40

Qu'est ce qui se passait dans la tête d'Amaury ? C'était comme si sa tête avait été déconnectée. Elle l'était, à chaque fois qu'il la voyait. Mais à présent, il laissait faire les choses comme elles venaient. Il se laissait entraîner par l'ambiance que le lien qui l'approchait de l'étoile créait.
Il n'avait jamais imaginé aller jusqu'à pouvoir mériter un, et même des baisers d'elle. Il était quoi lui ? Un simple fabriquant de costumes et de chapeaux et elle... elle était tellement particulière. Elle était parfaite. Elle dégageait quelque chose d'unique en son genre et de très puissant. Personne au monde ne lui faisait cet effet.

« Evidemment, que vous en faites partie ! Et… Pour encore longtemps, j’espère. »
Mon étoile... je ne puis vous décrire l'émotion que vos douces paroles me procurent. Je ne sais pas ce que j'ai mérité pour une telle attention de votre part, mais sachez que cela me touche particulièrement.

C'était tout de même étrange, pensait-il. Pourquoi est ce qu'une chose d'aussi étrangère à son monde devait arriver à lui ? Jusqu'ici, il n'avait jamais songé à faire sa vie en compagnie de quiconque. Il était bien tout seul. Il y avait bien les quelques employés de sa boutique mais cela n'avait rien à voir avec l'approche qu'il avait avec l'étoile. Et lui qui n'avait jamais éprouvé le moindre sentiment amical, comment se faisait-il que là d'un coup, il éprouvait quelque chose d'aussi puissant ?
Mais peu importe. Il était heureux et c'était ce qui comptait.

Il lui confia alors qu'elle lui faisait là un très beau cadeau de non anniversaire. Elle fut surprise au début, ne sachant pas de quoi il parlait. Qui, à part lui, songeait à ses non anniversaire ? Personne. Cela étonnait tous ses clients fidèles à chaque fois qu'il le leur souhaitait. Mais très vite elle comprit là où il voulait en venir. C'était une première. Peut être d'autre avant elle en avait fait tout autant, mais jamais on ne lui avait fait la réflexion.

« Oh, oui ! Eh bien… Si vous le souhaitez, je pourrai vous faire un cadeau de non anniversaire tous les jours ! Sauf le jour de votre anniversaire, bien évidement. Où vous aurez un cadeau… Tout particulier ! Si vous le voulez, bien sûr.»

Les yeux d'Amaury brillèrent de curiosité à cet instant. Elle était encore plus attirante quand elle jouait les mystères qu'elle ne l'était déjà habituellement.
Il la fit doucement tourner sur elle même, par l'effluve de la danse qu'ils étaient en train de faire. Puis il la fit s'approcher d'elle en se rapprochant d'une rangée de livres.

« Vraiment ? Vous avez là le talent de me faire poser de plus en plus de question et de titiller là la passion que j'ai déjà pour vous. »

Il prit ses joues dans ses mains et lui donna un nouveau grand baiser. Il avait cessé de danser, préférant se concrétiser à cent pour cent à elle. Il termina le baiser en lui en donnant un second sur le front et la prit dans ses bras, sa tête contre la sienne.

« Vous serez à jamais mon plus cher et unique cadeau. Pour toujours. Rien de ce que l'on pourra m'offrir ne sera plus précieux à mes yeux que vous. »

Ce fut après un baiser sur le haut de la tête qu'il descendit jusqu'à son oreille.

« Je vous aime. Joyeux non anniversaire. »

Il l'aimait à tel point qu'il pourrait passer le reste de sa vie avec elle.
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Rose Oswin
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MessageSujet: Re: « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » // Rose  « Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  » // Rose EmptyJeu 26 Juin - 9:52

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. »
Amaury Geoffrey Mercury ∞ Rose Oswin

Des moments comme celui-là, la demoiselle n’en avait pas beaucoup vécu dans sa courte vie. À bien y réfléchir, c’était même le tout premier. Avait-elle déjà été amoureuse auparavant, d’ailleurs ? Un doute s’installait dans son cœur à cet instant, mais il ne lui fallut que quelques secondes pour se rendre à l’évidence. Non. Bien-sûr que non. Elle avait bien eu quelques flirts et quelques histoires un peu plus sérieuses par-ci par-là, mais jamais elle n’avait été amoureuse. Oh, elle avait cru l’être une fois ou deux, mais ce qu’elle ressentait à cet instant précis, dans les bras de cet home, balaya toutes ses certitudes et en implanta une nouvelle dans sa tête : c’était la première fois. C’était la première fois et elle s’en rendait compte maintenant : elle Aimait pour la toute première fois de sa vie. Tout ce qu’elle avait pu vivre et ressentir avant aujourd’hui n’était rien du tout. Des penchants tout au plus. Le véritable amour, elle l’avait devant les yeux. Et elle fut heureuse de ne pas l’avoir vécu plus tôt. Heureuse qu’il soit le premier à y passer. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles ou bien chacun de ses sourires – qu’ils lui soient adressés ou non – étaient comme une bénédiction aux yeux de Rose. Et elle espérait qu’il n’y aurait plus que lui dans sa vie et cela jusqu’à la fin de ses jours. C’était un peu extrême de penser des choses pareilles à propos d’un quasi-inconnu mais… La jeune Rose n’était pas connue pour sa réserve. Il fallait entendre par là qu’une fois qu’elle avait lâché prise – ce qui n’arrivait pas si souvent – elle se laissait porter par ses coups de tête. Le jeune homme au chapeau était le plus beau et le plus agréable des coups de tête qu’elle ait pu se permettre jusque-là. Cela lui faisait bizarre de ne plus ressentir ce besoin de méfiance et de contrôle permanent mais à vrai dire elle n’en était pas si dérangée qu’elle l’aurait cru. Parce que c’était lui.

« Vraiment ? Vous avez là le talent de me faire poser de plus en plus de question et de titiller là la passion que j'ai déjà pour vous. »

Rose n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour répondre que les lèvres du jeune homme se posèrent à nouveau sur les siennes pour un long et agréable baiser. Complètement accroché à lui, elle se laissait emporter par les émotions que cette situation provoquait dans tout son être. Elle en avait la chair de poule et elle se rapprocha encore un peu plus du corps de son monsieur Chapeau. Lequel, après avoir séparé leurs lèvres, referma ses bras autour d’elle en l’embrassant sur le front. La jeune bibliothécaire ferma les yeux et posa sa tête contre lui, lui entourant la taille de ses bras. Ainsi, elle ne s’était jamais sentie aussi bien et en sécurité que… Dans les bras d’un homme dont elle ignorait tout, jusqu’au prénom ! Enfin, non. Elle n’ignorait pas tout de lui. Elle savait en outre qu’il embrassait très bien… Elle savait aussi – ou plutôt elle en était persuadée – qu’il n’y avait aucune mauvaise intention chez lui, qu’il n’était fait que de gentillesse. Elle aurait bien-sûr envoyé baladé quiconque lui aurait dit quelque chose dans ce goût-là avant sa rencontre avec… Avec son destin, peut-être ? Elle était bien obligée d’y croire, maintenant, à ce fameux destin. Comme diable cette rencontre aurait était possible autrement ? Le hasard ? Ce n’était pas possible que quelque chose d’aussi fort soit le simple fruit du hasard… Quelque part, il devait bel et bien être écrit qu’une petite bibliothécaire dans la lune croiserait la route – ou plutôt l’objectif – d’un excentrique jeune homme au couvre-chef phénoménal… Jusqu’à présent, Rose n’avait jamais accordé un quelconque intérêt à l’amour – ni même à l’amitié d’ailleurs – mais maintenant elle était prête à se donner corps et âme à cet homme. Elle pourrait même lui donner sa vie, s'il la lui demandait. Dans sa tête, tout cela avait toujours fait un peu cliché, mais à présent… Eh bien c’était impressionnant de voir à quel point les choses pouvaient si vite changer… Ceux qui l’appelaient la sauvageonne lorsqu’elle était plus jeune auraient été bien surpris !

« Pouvez-vous me promettre, mon cher monsieur Chapeau, que nous nous rendrons mutuellement heureux pour longtemps ? Pour… Toute la vie ? »

La tête toujours posée contre lui, elle resserra un peu ses bras autour de sa taille et ferma les yeux. La délicieuse odeur de cet homme lui emplissait les narines et la berçait tendrement. En vérité, le bonheur était si simple et elle le tenait entre ses bras. Hors de question pour elle de le laisser s’échapper ! Cela faisait trop longtemps qu’elle n’y avait pas réellement gouté et elle se sentait complètement enivrée. Il lui faisait tourner la tête encore plus vite que n’importe quel alcool et elle dû s’accrocher un peu à lui pour ne pas chanceler. C’était tellement grisant, ce que l’on appelait l’amour ! Le vrai, elle en était plus que sûre. Cet homme était terriblement parfait et apparemment il avait été fait pour elle. Ou bien c’était elle qui avait été faite pour lui ? Ou les deux. Oui, c’était sûrement cela : ils avaient été chacun créé pour le bonheur de l’autre. Fabriqués tout exprès pour être ensemble. Voilà que maintenant, elle se mettait à penser à ce genre de chose ! Elle était cuite. Totalement cuite. Jamais un feu n’avait été plus beau et plus agréable que celui qui lui brûlait le cœur et l’estomac à cet instant précis. Elle se laissait bercer par la douce respiration de son monsieur chapeau. Oui, son. Il lui appartenait, elle le savait, et elle lui appartenait. Toute entière.

En souriant, elle l’écouta lui dire qu’elle était son plus beau cadeau. Le plus précieux. Oh ! Que c’était doux d’entendre cela de sa chère et tendre bouche ! Elle se détacha un peu de lui pour pouvoir regarder son merveilleux visage et le caressa du bout des doigts, lui souriant tendrement. Ses doigts frôlèrent les lèvres du jeune homme tandis qu’elle se mordilla les siennes, puis elle lui caressa les cheveux quelques secondes avant de reprendre sa place initiale, tout contre lui, sa tête contre son épaule. Son souffle était calme, mais elle respirait tout de même un peu rapidement, essayant de calmer les battements de son cœur. Mais c’était inutile. Et tant mieux, il faut bien le dire !

« Je vous aime. Joyeux non anniversaire. »

À cet instant, son cœur bâti si fort qu’elle se demanda s’il allait survivre à cette soirée ou bien s’il allait lâcher à un moment donné. La douce voix du jeune homme au chapeau résonnait encore au creux de son oreille et elle n’avait pas encore ouvert les yeux, cherchant à reprendre sa respiration. Ses doigts s’agrippèrent aux vêtements du jeune homme et elle vacilla un peu. Mais son sourire était collé à ses lèvres. Finalement, elle ouvrit les yeux et les plongea dans ceux du monsieur au chapeau qu’elle aimait déjà tellement. Elle lui sourit et se redressa vers sa joue, ou elle déposa un baiser.

« Je vous aime. » Murmura-t-elle d’une voix tremblante.

Oh Diable ! Cela faisait terriblement longtemps qu’elle ne l’avait pas dit ! Et surtout, c’était le premier homme à qui elle le disait – son père mis à part. Oui, depuis la mort de ses parents, elle ne l’avait plus dit à personne. Elle était un peu fâchée avec les mots doux, mais lui avait apparemment le pouvoir de la réconcilier avec un peu tout… Et c’était magnifiquement agréable ! Elle se rapprocha un peu plus de lui et posa de nouveau ses lèvres sur les siennes, pour un long et tendre baiser. Si elle pouvait l’embrasser jusqu’à la fin des temps ! Elle n’en aurait même pas encore assez. C’était… Divin, tout simplement. Collée contre son corps, elle senti quelque chose qui la fit d’abord rougir à nouveau, puis sourire.

« Monsieur Chapeau ? J’ai… J’ai comme l’impression que Big Ben se dresse entre nous, n’est-il pas ? » Lui souffla-t-elle dans l’oreille.

Diantre ! Ses paroles étaient un peu lubrique, mais sa voix toujours emplie de douceur et d’une certaine… Innocence feinte. Elle se resserra un peu plus contre lui, posant une main sur son ventre et le poussant doucement contre l’étagère de livre qui trônait derrière eux.
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