« Je l'ai vu au beau milieu d'un rêve... »
"Maman! Maman !" Le chuchotement de la petite fille se fit d'une manière douce et fine pour atteindre l'oreille de sa maman. La femme esquissa un sourire remplit de tendresse avant de relever doucement le petit visage d'ange de sa fille.
"Oui mon amour ?" Demanda t-elle avec un regard remplit d'amour. La petite fille de sa chevelure dorée comme du blé lâcha un je t'aime qui en disait long sur l'amour qu'elle portait a sa mère. La tendre maman caressa la joue de sa fille en lui répondant d'une manière tout aussi passionnée:
"moi aussi mon bébé, et au delà des étoiles." La petite fille sourit et se blottit plus fort dans les bras de sa mère qui lui donnait l'agréable sensation de tendresse et de protection. Jamais elle ne s'en lasserai. Ces moments quelles s'offraient toutes deux chaque soir avant de se coucher signifiait tant pour la petite. C'était un allé direct au paradis. Rien ne pouvait égaler ce pur plaisir.
"Allons maman, chante moi la chanson" demanda t-elle légèrement timide. La jeune femme sourit d'un sourire splendide et passa une main dans ses cheveux. De sa belle voix elle chantonna cette mélodie:
"My love, I saw you
right in the middle of a dream
my love a so soft dream
and an attractive forerunner
let us refuse both that our next days
Are sad and grey
We shall wait for the hour
of our happiness
You intended me
I would know how to love you
I dreamed about it"C'est sur cette douce mélodie que la jeune petite fille lâcha un dernier bâillement avant de sombrer dans les bras de Morphée. Sa maman lui déposa un léger baiser sur son front en chuchota au creux de son oreille:
"Bonne nuit Prim. Je t'aime."Sur ces paroles, elle lança un dernier regard a sa fille avant de quitter la pièce en n'oubliant pas de fermer la porte délicatement.
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"Vite vite ! Appelez un médecin !" S'écria une jeune femme en combinaison blanche. Dans un immense bâtiment, une équipe de soignants s'activaient de manière rapide et précipitée dans une chambre d'une patiente. Une jeune femme a peine âgée d'une trentaine d'années était allongée sur son lit, les yeux fermés, et son visage adopté une expression solennelle, de plénitude totale. Un léger sourire égayer son sublime visage d'ange. C'était une sublime créature que nous ne croisions pas par hasard dans la rue. Non. Cette jeune femme était une beauté hors du commun. D'une beauté rare. Cette dernière était certes allongée, mais elle était inconsciente. A travers la vitre qui donnait vue sur le couloir de l'hôpital, un jeune homme était debout en regardant la tragique scène qui se trouvait devant lui. La jeune femme que les médecins et infirmières tentés de réanimer, était son épouse bien aimée. Il était sans expression, laissant plutôt dévaler les larmes sur ses joues telle une cascade d'un courant violent. Aucuns sons ne sortaient de sa bouche. Il restait muet. La rage bouillonnait à l'intérieur de lui, et l'envie de détruire un mur se faisait ressentir. Pourtant il restait figé, planté comme un piqué. Seul la main douce de sa fille lui permettait de rester sur Terre.
"Papa ? Papa... Voyons que se passe t-il ? " demanda une petite voix. Le jeune homme de trente cinq ans ne répondit pas.
"Papa, j'ai peur. Prends moi dans tes bras." chuchota la petite voix. La petite fille de huit ans voyait des vas et viens de la part du personnel hospitalier. Du fait de son jeune âge, elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle ne savait pas que sa maman allait peut-être mourir. Elle ne savait pas que c'était peut-être la dernière fois qu'elle entendrait la voix de sa déesse il y a quelques heures plus tôt. Elle ne savait pas que sa maman allait peut-être partir au paradis rejoindre les autres anges, là où elle ne souffrirait plus et où elle pouvait être heureuse à veiller sur son amant et son enfant.
"Papa, j'ai peur, vraiment. Sil te plait prends moi dans tes bras !". A ces paroles, le jeune homme prit sa fille dans ses bras et lui sourit. Un calme profond s'était installé dans l'hôpital.
"Papa, te sens-tu bien ? " demanda la petite fille en s'accrochant au cou de son papa.
"Oui ma chérie, maman te l'avait promis. Elle ne quittera pas son petit ange maintenant. Tu lui as permis de rester sur Terre mon ange. Tu es exceptionnelle !" dit le père d'une voix douce tout en séchant ses larmes.
" Alors ca veut dire que... Oh oui ! Maman reste avec nous hein papa ? Elle ne part pas tout de suite entamer son long voyage au paradis n'est ce pas ? " demanda t-elle d'une joie démesurée.
"Oui mon ange, c'est ça. La maladie ne l'a pas emmenée... Pas encore Primaelle..." acheva t-il en caressant la soyeuse chevelure blonde de sa fille.
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Courir. Courir le plus vite possible. Courir et encore courir jusqu'à en avoir le souffle coupé. Courir pour se réfugier. Chez soi, il n'y a rien de mieux. Courir pour se sentir en sécurité. La jeune adolescente courait jusque sa demeure pour trouver réconfort auprès de sa mère.
"Maman..." cria t-elle en arrivant subitement chez elle. Cependant sa tendre mère dormait paisiblement sur le canapé. Son air affaiblit avait disparu et son visage adoptait une expression calme et apaisante. La jeune fille serra ses lèvres et sa mâchoire et monta à toute vitesse dans sa chambre en veillant toute fois à ne pas claquer la porte. Sa veste heurta le bureau. Son sac de cours heurta la parquet. Et elle, heurta son lit. La jeune fille plaça une main devant sa bouche et son visage resta figé au plafond. A partir de ce moment là, un énorme choc émotionnel se déroula dans le corps de la jeune adolescente. Dégout. Rage. Peur. Incompréhension. Doute. Amour. Tristesse. Inquiétude. Toutes ces émotions s'entrechoquèrent les unes contre les autres en faisant d'affreux dégâts. Son corps tremblait de toutes parts. Sa respiration se fit saccadée ainsi que les battements de son coeur se firent plus rapides. Les larmes dévalaient ses joues d'une horrible violence. Mais surtout, une atroce douleur domina chaque parcelle de son corps de leur laissant aucun répit.
"Pourquoi ? Pourquoi as tu fais ça ? " s'emporta t-elle en essayant de retrouvait son calme.
"Comment as tu osé ? " renchéri t-elle quelques minutes après mais de manière plus puissante. La douleur laissa la relève à la peur. Détruisant la jeune Prim encore plus que ce qu'elle ne l'était déjà. Elle se demandait comment elle pouvait avouer ce qu'elle avait vu.
"Pourquoi t'ais-je aperçu avec cette femme ?" chuchota t-elle.
"Pourquoi l'as tu embrassé encore plus passionnément que maman ?" dit-elle en se relevant d'un bond et en attrapant sa lampe de chevet. Cette dernière la balança contre le mur. La lampe explosa en mille morceaux, éparpillant ci et là des bouts de verres dans la pièce.
"Pourquoi ? Pourquoi papa ?..." dit-elle dans un dernier sanglot.
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"Alors ma chérie, tu as dix huit ans aujourd'hui. " dit une douce voix féminine. La jeune femme -maintenant- lança un regard tendre à sa mère bien aimée.
" Que comptes tu faire ? " demanda sa mère. La jeune fille se pinça la lèvre et regarda son exercice de mathématique.
"Eh bien, je voudrais faire une très grande fête. Serais-ce possible sil te plait ?" demanda t-elle subitement en laissant tomber son crayon. Elle offrit le plus beau sourire à sa mère qui la regardait attentivement.
"Bon d'accord. " répondit-elle finalement au bout de plusieurs minutes. La jeune fille de dix huit ans se jeta dans les bras de sa mère en la remerciant de tout coeur. Une grande joie s'empara de Primaelle qui ne tarda pas à annoncer cette nouvelle à toutes ses amies. Sa mère s'approcha d'elle et caressa tendrement la sublime chevelure de sa tendre fille.
"Mon coeur..." chuchota cette dernière.
"Oui maman ?" dit la jeune fille en détournant le regard vers sa mère.
"Que comptes-tu faire plus tard ?" demanda t-elle.
"Plus tard ? Eh bien je compte devenir chirurgienne maman. Pourquoi ? Pour te sauver la vie" dit Prim d'un air totalement sérieux. Elle avait adopté un air déterminé. Quant à sa mère, elle la regarda d'un profond regard azur et un tendre sourire se dessina sur les lèvres de celle ci.
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"Pique toi le doigt... Vas y mon enfant. Cela est ton destin, n'essayes pas de t'enfuir." résonna une voix. La pièce était sombre, très sombre même. Les bruits des rats et des souris se faisaient entendre ci et là. Une jeune et magnifique jeune fille se trouvait dans la pièce. Elle était vêtue d'une longue robe bleue que lui avait concocté ses trois marraines les fées. Cette jeune femme se trouvait devant un rouet dont jaillis une grande pointe.
"Vas y jeune fille. Cette pointe t'es accordé ma belle. Ne t'en détournes pas" retentit une nouvelle fois la terrifiante voix. La jeune fille aux lèvres rouges commença à pointer son index sur la pointe mais recula d'un seul coup. La peur la gagnait et de nombreuses questions se bousculaient dans son esprit.
"Allez mon enfant... Fais le." s'écria la voix. Et d'un coup brusque la jeune fille planta son doigt ! Une douleur se fit ressentir au niveau de sa poitrine et elle s'écroula, inerte au sol. Sa sublime couronne vola à quelques centimètres de sa longue chevelure dorée.
"Aurore ! Non, Aurore mon dieu !" s'écrièrent trois voix non loin de la pièce. Un sarcasme maléfique résonna dans la pièce également et disparut au loin.
Primaelle se réveilla d'un bon et laissa échapper un cri de terreur. Cette dernière était en sueur et tremblante. Elle avait repris sa respiration de manière violente comme si elle venait d'être réanimée. Comme si elle avait était morte pendant un instant. Elle posa une main sur son coeur et ferma les yeux. Cette dernière respira de manière calme et posée pour tenter de réduire les battements de son coeur qui battait la chamade. Au bout de plusieurs instants, elle repris son calme et repensa au rêve qu'elle venait de faire. Elle avait... Comment dire ? Une impression de déjà vu. Elle connaissait ces personnes. Surtout la jeune fille. Quelle coïncidente, cette jeune princesse qui se prénommait Aurore d'après son rêve lui ressemblait comme deux gouttes d'eau étrangement. Milles questions se bousculèrent dans son esprit.
Pour tenter de ne plus y penser, elle se mit à siffloter la chanson que sa mère lui avait appris durant son plus jeune âge.
"My love, I saw you
right in the middle of a dream
my love a so soft dream
and an attractive forerunner
let us refuse both that our next days
Are sad and grey
We shall wait for the hour
of our happiness
You intended me
I would know how to love you
I dreamed about it"Lorsque l'air fut terminé, elle s'endormie paisiblement en allant rejoindre Morphé pour de doux rêves.
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C'est à vous ma chère et tendre mère que je dédies ces quelques lignes. Ces quelques passages de ma vie vous permettront de vous souvenir de moi même si ces derniers temps cela devient assez difficile. Votre maladie s'aggrave, de jour en jour et j'en suis consciente. Et cela me rend malade car l'idée de vous perdre un jour où l'autre m'est tout simplement insupportable, abominable même ! Vous qui représentez mon coeur, ma vie, ma déesse. Que serait ma vie sans vous ? Je voudrais que vous lisiez ces lignes tous les jours pour vous rappeler à quel point je vous aime mère. Et cela au delà des étoiles.
Votre douce fille, Primaelle.