"On dit que les rêves sont des souvenirs d'une autre vie".
Elle riait de bon cœur,là, dans la lumière artificielle semblable aux rayons de la lune. Son rire résonnait dans toute la salle, donnant des frissons aux spectateurs. Les yeux brillants, ils l'observaient, elle, la petite perle de la soirée qui illuminait la scène dans ses habits de sabbat. De délicieuses perles roulaient le long de sa belle poitrine, apportant de la chaleur à son teint délicieusement laiteux. Ses yeux verts balayaient la salle, transpercent les spectateurs, traversants les murs, s’insinuant dans les miens. Dans ma tête, dans mon corps et à tout jamais dans mon âme. Puis elle reprenait la parole, faisant oublier son rire franc. Un doux sourire illuminait son visage d'enfant alors que ses yeux se dirigeaient doucement vers le ciel.
« Si un jour j'ai un enfant je veux qu'il devienne un artiste. Je veux qu'il puisse être sensible à tout, au monde, à ses habitants ! Oui, je veux que mon enfant soit aussi celui de la terre. Capable d'apprécier la caresse d'une brise légère autant que les rudes tempêtes. Et je lui chanterais cette chanson qu'on écoutait tellement passé un temps, tu te souviens ? Ça faisait... »L'image se brouille ainsi que le son. Le magnétoscope commence à s'emballer avant de recracher vulgairement la cassette qu'il contient. Cette femme sur la vidéo c'est ma mère. Ma mère était une personne extraordinaire. D'une douceur à toute épreuve et d'un calme à faire pâlir une bonne sœur. J'aimerais dire qu'elle me faisait rire, qu'elle me préparait des gâteaux le vendredi pour fêter la fin de l'école et le début du week end. J'adorerais pouvoir sourire en voyant une photo de nous pendant les vacances d'été mains dans la main au bord de l'eau. Pouvoir dire que je la connaîs par cœur, qu'elle est la première et dernière femme de ma vie sans avoir à rougir.
Maman est morte en me donnant la vie.
Je peux dire qu'elle devait être sans doute héroïque.
Une sorte de wonder women de la maternité.
Je peux être fier d'elle. Reconnaissant aussi.
Je me mord les doigts depuis toujours. Si elle n'est plus là c'est de ma faute. Comment un nourrisson peut-il se permettre d'arracher la vie à celle qui s'est efforcée à lui offrir ? Comment ce même nourrisson peut-il grandir sans s'en vouloir ? Sans rougir face au regard triste de son père quand ce dernier regarde les photos du passé ? C'est impossible et c'est dans ce climat que j'ai grandi. La solitude et l'amour de mon père rythmaient mes journées et cette petite cassette vidéo de maman mes nuits. Elle était comédienne et dans cette vidéo elle jouait le rôle d'une jeune artiste ratée défoncée à l'héroïne pour oublier son quotidien de merde et sa situation de poule de luxe. Papa m'a expliqué quand j'avais dix ans que la vidéo a été filmée alors qu'elle était enceinte de quelques semaines et qu'elle jouait cette scène pour moi. Je me suis fait une promesse : celle de devenir ce qu'elle voulait.
Je suis alors entré dans une petite troupe de théâtre où j'ai appris à combattre ma timidité, à devenir un petit garçon spontané qui n'a pas peur de donner la réplique à un adulte. Mon professeur était très content de moi. Je me suis investi corps et âme dans mes cours de théâtre. Papa a ainsi accepté que j'en prenne trois fois par semaine si le reste du temps je l'aidais dans son petit atelier de menuiserie. Mon père était mon modèle à l'égal de ma mère. Sa passion et sa dévotion dans son travail m'ont toujours fasciné, sans parler de son savoir faire tellement précis, minutieux, unique. J'ai toujours fait de mon mieux pour égaler son talent, mais je n'y suis jamais arrivé, trop occupé à songer au théâtre et...aux mecs.
A quinze ans les mecs et le théâtre prenaient un peu trop de place dans ma vie. Je passais mon temps à songer à leurs regards, leurs démarche, leurs formes....ils me fascinaient et m'attiraient plus que tout au monde. Je me suis rapidement lancé dans la fausse aux lions, allant aborder ces mecs qui me faisaient tant rêver. Mais il y avait un mec que je n'osais pas aborder.
C'était
le mec. L'homme, le mâle... le mal. Il m'était impossible de l'approcher sans sentir les muscles de mon corps désagréablement s'engourdirent sous le poids d'une passion doublée d'une fascination dévorante. Pourtant, ça n'a pas toujours été ainsi.
« Adam ? Viens, je vais te présenter un très bon ami à moi. Fais pas ton timide, viens. »Je n'avais que neuf ans quand papa a prononcé ces mots. A cette époque je n'avais pas encore commencé le théâtre et je préférais largement me cacher derrière les outils de travail de mon père plutôt que de rencontrer des inconnus. En général papa n'insistait pas et préférait s'excuser auprès de ses amis quand je ne voulais pas pointer le bout de mon nez, mais pas cette fois. Il est venu me déloger de ma cachette en me prenant dans ses bras pour être certain que je ne prenne pas la fuite. C'est alors que j'ai rencontré son meilleur ami, un certain Requiem. Je trouvais le prénom de ce mec franchement compliqué voir même inhumain, mais ce n'était rien cet homme me captivait déjà. Mon regard resté braqué sur lui, sur son visage, son regard. Il me semblait si différent du reste du monde, une personne de confiance, le genre de personne à qui je pouvais parler et poser des questions sans arrêt sans le déranger.
- Papa les req...req... requouimes c'est de la musique non?- Un requiem. Oui Adam c'est de la musique, si tu veux, mais...
- Concerto il connaissait maman ?- Pardon ?
- Concerto c'est plus facile à dire.- J'y crois pas...
- Hey Concerto, tu connaissais maman ?- Adam !
- T'as quel âge ? Et tu fais quoi comme travail ? Pourquoi tu connais papa ? Pourquoi t'es là aujourd'hui ? Hey hey hey, Concerto ! Pourquoi t'as ce prénom ? Tu fais de la musique ? Moi je vais faire du théâtre. Papa, lâche-moi je veux parler à Concerto !Quand j'étais en confiance je devenais ce qu'on appelle plus communément un véritable moulin à parole...ou un petit con, au choix. Avec le temps j'ai appris à connaître tout doucement Requiem, mais je n'étais plus aussi direct avec lui. J'appréciais passer une poignée de minutes en sa compagnie, mais sans plus. J'avais l'impression qu'il me fuyait, me laissant ainsi dans le flou le plus exquis. Arrivé à l'adolescence, à mes quinze ans, mon comportement avait changé ainsi que mes sentiments envers cet homme. Requiem a toujours été l'ami de papa à mes yeux. Un espèce de parrain ou d'oncle pour moi, un homme toujours là en cas de problème ou juste pour discuter et me faire rire quand toutes mes pensées allaient vers ma défunte mère. Puis il est devenu plus que ça, il est devenu un homme pas comme les autres, l'homme qui fit naître en moi pour la première fois des choses nouvelles et inavouables. Je n'ai pas tardé à développer des sentiments amoureux pour Requiem, mais je me gardais bien d'en parler à qui que ce soit, mettant tout cela sur le dos de mes hormones. Et pourtant il n'en était rien. Je l'avais dans la peau comme jamais. Il hantait mes journées ainsi que mes nuits, mes rêves...mes rêves, parlons-en. Il n'était et est toujours, pas rare que je rêve de Requiem. Parfois je discute simplement avec lui, d'autres fois on se balade et parfois on fait même sauvagement l'amour dans une rue...pour vous dire à quel point ce mec me hante. Une fois je rêvais que j'étais sur les jambes de ce vieux con, puis tout s'est transformé et je suis devenu un petit chat, blottit sur les jambes froides d'un pantin de bois. J'ai toujours été ce petit chat dans mes rêves. Quand je ne suis pas avec ce pantin je me balade dans ce qui semble être un petit atelier remplit d'objets en bois et d'outils comparables à ceux de mon père. Ces rêves sont étranges, parfois j'ai l'impression d'avoir réellement vécu ces instants. Mais bon jusqu'à preuve du contraire je n'ai jamais mesuré trente centimètres et n'ai jamais eu une pilosité plus développée que la moyenne.
Les années ont passées . Le jour de mes dix-huit ans mon père me fit le plus horrible des cadeaux en ayant un malaise. Direction l'hôpital. Ces derniers temps il était très fatigué, mais disait que ce n'était rien, qu'avec du repos tout irait bien.
- Tu rigoles papa? Oui. Oui tu rigoles. C'est pas possible...- Adam je vais être soigné...
- NON. Non...ils sont tous incapables. Ils ne savent même pas faire accoucher une femme sans la faire crever.- C'était il y a longtemps, maman était faible.
- TU PARLES !- Calme-toi Adam.
- Ils vont faire quoi ? Te bourrer de médicaments ? Te rendre cinglé ! Et moi je vais faire comment sans toi ? Je peux pas vivre seul! Tu es la seule personne que j'ai au monde.- Je serais toujours là Adam. Ce n'est pas cette maladie qui va m'avoir.
Les moins ont passés.
- Ça va papa ? Non, non ne parle pas. Garde un peu tes forces.- Adam...j'ai quelque chose à te demander.
- Oui ?- Si ça arrive... non ne fais pas cette tête je t'en supplie. Si ça arrive tu chanteras cette chanson ?
- Ça n'arrivera pas. Tu vas t'en sortir de toute manière.- Chante cette chanson. C'est...*il inspire*
- C'est ? Prend ton temps.- Sur la cassette de ta mère. C'est cette chanson, ta chanson qu'elle chantait.
- Celle que j'ai jamais entendue ? Mais c'est ma chanson préféré.- T'es vraiment le fils de Moïra... je chantais tout le temps cette chanson avec ta mère, on était jeunes...
- Ok. Ok je te promet de chanter ça. Mais ça n'arrivera pas, pas vrai ?- Jamais.
Et finalement tout et arrivé peu de temps après mes dix neuf ans. Je n'ai pas tardé à me retrouver entouré de personnes dont je ne connaissais pas ou très peu l’existence, tes amis apparemment, des amis que je ne voulais pas voir quand j'étais enfant. Tous en noir de la tête aux pieds, attristés. J'étais perdu et bourré d’anxiolytiques pour ne pas faire une crise en plein milieu de la petite église où a eu lieu les funérailles de mon père, emporté par la maladie. J'ai tenu ma promesse et ai chanté au piano devant ce parterre d'amis et de connaissances la chanson de mes parents. C'était étrange, pour la première fois de ma vie j'avais l'impression que mes parents étaient avec moi tout les deux en même temps.
Je suis resté deux mois seul chez papa, airant entre la maison l'atelier comme un fantôme. Mes rêves étaient de plus en plus étranges, j'étais toujours ce petit chaton noir et blanc à la recherche d'amour. Je le trouvais parfois dans les bras d'un vieillard, dans les rayons du soleil ou sous la caresse d'une femme toujours vêtue de bleue, elle lui ressemblait tellement...
Un jour j'ai craqué. J'ai pris mes affaires, j'ai fermé la maison et l'atelier à double tours. Il faisait nuit noir, je crois que c'était près de quatre heures du matin. Je déambulais dans les rues de la ville, la musique de l'enterrement s'échappaient doucement de mon téléphone portable placé dans la poche de ma veste. J'ai malgré moi trouvé le chemin de chez Requiem, le seul à pouvoir me sortir de cette morosité destructrice. J'ai frappé plusieurs fois à sa porte avec force me foutant de le tirer de son sommeil ou d'une partie de jambes en l'air. L'homme n'a pas tarder à ouvrir. J'ai alors tourné mon regard vers lui, tremblant, épuisé, les larmes aux yeux.
- Adam ?! Mais qu'est ce que tu fous là ?
- Tu peux pas me laisser comme ça! Il est mort y a deux mois et toi? Toi tu viens me voir de temps en temps pour éviter le non assistance en personnes en danger! Tu peux pas, t'as pas le droit...je suis seul, merde Requiem. J'ai, j'ai...je... j'ai besoin de quelqu'un, je peux plus vivre tout seul. J'ai plus que toi ici maintenant...Un silence s'est insinué entre nous comblé par la chanson qui venait tout juste de reprendre.
-
Allez, rentre avant que je ne change d'avis..
A ces mots Requiem a un peu plus ouvert la porte de chez lui, me faisant signe d'entrer. Passer le pas de cette porte, c'est marquer le début d'une nouvelle vie, peut-être pas meilleure, mais agréablement différente.
… I hope you don't mind, I hope you don't mind that I put down in words how wonderful life is while you're in the world ...
- Spoiler:
votre pseudo ∞ Thor. prénom. ∞ Kiki. un petit surnom qui vous colle au teint ? ∞ KIKI XD. région/pays ∞ Sud de la France. votre âge 21 ans T___T scénario ? Oui, du beau Requi comment as-tu connu le forum ? Le beau Requi! - Code:
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<pris>Ash Stymest</pris> ~ <perso>Adam Stone</perso>