La fête de voisins, c’est un de mes moments préférés de l’année ! On avait l’impression de retourner quelques années en arrière dans les vieux villages si chaleureux que l’on conte dans les livres. Lors de cette fête, chacun semble souriant et près à aider son prochain, on ne se soucie pas de savoir qui a réussi à  cuisiner le meilleur gâteau ou qui a apporté la plus prestigieuse bouteille de vin, non.. On se contente de profiter du moment, de discuter longuement avec ses voisins que l’on ne fait que croiser en temps normal. Et puis, il fallait bien l’avouer, je suis une personne plutôt sociable, parfois même trop.. J’en oublie certainement de temps à autre de laisser un peu de répit aux gens, je m’intéresse parfois trop à eux et pour ceux qui ne me connaissent pas, cela pourrait passer pour de l’intérêt mal placée..

Une fois arrivée dans le parc du lycée, je déposais le gâteau que j’avais préparé ainsi que le jus d’orange que j’avais pressé avec soin sur une grande table recouverte de mets. Sans aucun doute, elle était prévue à cet effet. Je discutais, par ci, par là, aux personnes qui m’accordaient un sourire ou un regard bienveillant. J’aperçu au loin un stand qui recrutait les personnes souhaitant participer au match de basket-ball. J’aimais beaucoup ce sport même si peu de gens s’en rendaient compte. Il faut dire que je n’ai pas vraiment la carrure de Tony Parker, on me voit plutôt derrière mes bouquins dans ma petites robe bien plissée. Bien décidée à y participer, je me dirigeai donc d’un pas franc vers le petit stand lorsqu’une délicieuse odeur vint titiller mon odorat. Mes narines et mes yeux cherchèrent d’où pouvait bien provenir ce succulent parfum. Je finis par découvrir que ce qui produisait ce fumet n’était nul autre qu’un appétissant cake aux pommes. Je ne me fis pas prier pour y goûter et déposer mes longs doigts délicats sur une des parts avant de la porter à mes lèvres. Je soupirais d’aisance en avalant un premier morceau et en moins d’une minute l’entièreté du morceau se retrouvait dans mon estomac. Je souris légèrement et repris mon pas vers le stand de basket. Soudain, ma démarche se fit moins fluide, plus lente et mon regard devint flou. Quelques secondes plus tard, j’étais allongée sur le sol, m’étant légèrement évanouie.

Lorsque je rouvris les yeux, je ne reconnaissais pas mon petit village natal, ni aucun de ses habitants malgré les quelques personnes qui étaient venues voir si je me portais bien. « Ne vous inquiétez pas, ça va aller.. » Je me redressais directement cherchant des yeux quelqu’un que je connaissais. « Adam ! », criais-je une première fois à la recherche de mon Prince n’étant à présent plus bête depuis quelques temps. Mes yeux avaient beau parcourir chaque recoin de ce grand parc, je ne le voyais nulle part. « Père.. ! », dis-je un ton légèrement en dessous. Lui non plus, je ne le voyais nulle part. Il n’y avait autour de moi que des têtes étrangères. Je portais des vêtements que je ne me rappelais pas avoir cousu et toute cette ribambelle de personnes ne semblaient pas provenir du même monde que moi, je devais sans doute faire un mauvais rêve.

Alors que je restais immobile, mes yeux cherchant toujours en vain l’un de mes proches, une demoiselle me bouscula dans la hâte. « Il faut que vous partez, le loup, il va tous nous tuer ! » A ces mots, je pris peur et le regard craintif de la jeune femme vêtue de rouge ne me rassura pas, bien au contraire. « Comment ça ? Le loup est dans nos contrées ? Mais.. Comment cela a-t-il pu arriver ? » J’espérais que cette jolie blonde donc je ne connaissais ni le nom, ni l’existence allait pouvoir m’aider à y voir plus clair. Mais, j’en doutais, elle avait l’air tout aussi perdue que moi..