« Baby pills. »
Musique.

« Eh, eh, Liou réveille toi, regarde ! » Malthaël s'empressa d'ouvrir les rideaux pour laisser les brins de soleils entrer dans la chambre de son grand frère. « Liouuuu ! » Son frère se réveillait difficilement mais il était très heureux qu'il fasse déjà aussi beau dehors, avec un grand sourire il se redressa et se frotta les yeux avec ses poings en baillant. Malthaël se dépêcha d'ajouter avant que son frère ai le temps de dire quelque chose : « Le dernier dehors est une grosse poule mouillée ! Cotcooot. » Ils se mirent alors à courir ensemble dans la grande maison, le grand frère dit en riant : « Ne m'appelle pas Liou, c'est Lio. »

Les deux amis et frères aussi courraient presque à la même vitesse, le plus grand en âge fut stopper par sa maman, l'autre s'arrêta alors de lui même en voyant son frère emprisonné par la main de la jolie femme qu'il appelait encore maman. « Oh non Ellio, tu restes ici, tu iras dehors avec ton frère lorsque tu seras plus grand, tu comprends ? » La tête triste de l'enfant prouvait qu'il avait bien entendu sa maman, il partit penaud dans la grande salle et fit un dessin en attendant. « Quand à toi jeune homme ! File dans ta chambre, tu es un mauvais garçon ! » Malthaël tira la langue à sa mère et il fila très vite, passant devant la pièce où son père trônait, son bureau interdit à presque tout le monde, il toqua. « Malt ? Entre, fils. » Le petit garçon haut comme trois pomme ouvrit la porte et il sauta dans les bras de son père. « Oh, oh ! Doucement bonhomme ! Maman t'a encore crié dessus ?... » Il le pelota dans ses bras en sentant le garçon s'accrocher un peu plus. « Ne t'en fais pas, quand tu seras grand, tu comprendras. »

♦ ♦ ♦

L'un tape sur un vieux tambour à la peau de chèvre pendant que l'autre chante. « Ellio, Ellio... » Et l'autre répondait en se trémoussant. « T'es amoureux de moi hein Malthaël. » Le petit frère soupira en riant. « Mais oui, tellement. » Dans le bayou, l'été et quand il fait chaud, il arrive qu'on s'ennuie très vite. Seulement quand on est deux et frère, tout va beaucoup mieux d'un coup. Le ruissellement de l'eau aide les deux garçons dans leur musique, tandis que leurs parents les surveillent de l'intérieur.

La mère a les bras croisés sur un gros ventre, les sourcils froncés, regardant Malthaël méchamment. « Je n'aime pas que TON fils embête le mien, Jean ! » Le père n'aimait pas entendre ça, il regardait sa femme l'air impassible et soupira en tournant une nouvelle fois la tête vers ses fils. « Constance, c'est ton fils aussi, jusqu’à ce qu'on lui dise. » La femme ajouta dans un soupire d'énervement « Il est assez grand maintenant ! 15 ans c'est assez pour comprendre ! Ça suffit maintenant, j'en ai marre ! Je t'attends avec eux dans la cuisine ! » Elle partit furieuse, Jean la suivait du regard. Il posa sa main sur la vitre et baissa les yeux en ouvrant la baie vitrée qui séparait sa descendance de lui. « Malthaël, Ellio, rentrez, on a quelque chose à vous dire... » Il laissa la fenêtre ouverte et laissa tomber sa main le long de son corps, il rejoignit sa femme dans la cuisine. Peu de temps après, c'était au tour des deux jeunes hommes de se présenter devant eux, se demandant ce qu'il se passe.

« He said : My son's, come home again ! »
Musique.

Tous les quatre se regardaient sans rien dire, jusqu’à ce que la maman fasse le premier pas en soupirant, elle replaça doucement ses cheveux et se racla imperceptiblement la gorge. « Bien... Écoutez, surtout toi Malthaël. » Le père baissa la tête, visiblement gêné. Tandis que les deux frères se regardèrent promptement, se questionnant des yeux, puis le plus petit en âge regarda les yeux bleus de sa maman. « ... Tu vas encore me dire quelque chose de déplaisant ? » Le fils fronça les sourcils. « Malthaël ! ... Tu n'es pas mon fils. Tu es bien le fils de Jean puisque c'est lui qui t’a conçu avec une autre femme. Non, ne parle pas, laisse moi m'expliquer. » La main du père s'était mise sur celle de son fils qui semblait choqué, comme Ellio. « Ellio... Il est né avec une maladie. On a su ça pendant que j'étais enceinte de trois mois... On a utilisé un bébé médicament, toi. Vous n'avez pas un an d'écart tous les deux, juste, trois mois... » Ellio partit en courant de la table et alla se réfugier dans la cabane en auteur dans l'arbre, il pleurait à flot. « ... Je n’arrive pas à y croire, tu m'en veux tellement alors que j'ai sauvé ton fils, connasse. » Son père frappa du poing sur la table. « Malthaël ! » il grogna et siffla entre ses lèvres puis se leva très vite de la table, faisant tomber la chaise en la bousculant. Il se précipita dehors et alla dans la cabane, il connaît son frère, quand tout va mal, on sait où aller.

« Arrête, arrête de pleurer. » Malthaël enlève les mains des yeux de son frère et les regarde un moment. Il lève doucement les mains de celui-ci et les pauses sur ses oreilles, puis il glisse ses mains sur son visage, passant ses pouces sur ces yeux clos pour enlever les perles salées. « Chhht. Écoute, on entend que les oiseaux... » Son frère se calma petit à petit, tranquillisant sa respiration, il expira une dernière fois lentement et ouvrit les yeux. Des larmes se remirent à couler lentement et il enlaça son frère. « Tu veux bien arrêter de pleurer ? C'est moi qui devrais pleurer, pas toi. » Il serra un peu plus son frère. « M'abandonne pas, m'abandonne pas... » Dit Ellio. Il ne répondit pas et le laissa se calmer dans un silence profond.

Le lendemain, la vie avait semblé reprendre son cour, sauf dans la maison Atkins où tout semblait maussade. C'était samedi aujourd'hui, alors personne ne travaillait sauf la maman. « Papa. C'est qui ma mère ? » Le veux faillit s'étouffer avec son café, il toussota et soupira. « Ta mère c'est Constance. » Le fils déjà presque grand comme son père se leva d'un coup. « N'évite pas le sujet ! Je veux savoir... Une pute ? Une mère porteuse que t'as payé et baiser ? » Un claquement se fit sentir sur la joue du jeune homme, son père tourna les talons et alla profiter du beau temps extérieur. « Tss... » Encore un silence qui fut interrompu par le grand frère. « Malthaël.. ? » Il tourna la tête vers la voix qui l'appelait et il sourit tendrement en s'approchant. Il embrassa doucement le front de son frère, plus petit que lui. « Je vais partir, quand je serais adulte, je m'en irais, c'est normal... Et je t'emmènerais avec moi. »

« Just far far away. »
Musique.

Malthaël était allongé entre deux buissons. Il attendait et était à l'affût, comme un tigre qui surveille une antilope. Sauf que là, le tigre était en faite un photographe téméraire qui gardait en image ce qu'il voyait, et surtout les alligators du Mississippi. Il n'a pas peur, bizarrement il a presque confiance en ses bêtes qui font fuir n'importe quel être. « Tiens... Qu'est ce que ?! » Une hallucination ? Sûrement que oui. Il voyait... « Deux grenouilles sur un alligator ? » Jusque là rien d'anormal, sauf lorsque les grenouilles se mirent à danser. Il sursauta et se frotta les yeux. Une fois les mains enlevées, il ne voyait plus rien, plus les petits morceaux de batraciens. Il soupira et prit une grande inspiration, c'était un rêve, rien d'autre. Il était dans son lit et avait le sommeil agité, car dans quelques heures, il quitte pour de bon le cocon familial.

Le bruit d'une casserole qu'on frappait le fit se réveiller brusquement. « Debout les marmottes ! » Un petit bébé vint sauter sur son frère alligator et lui fit des gros bisous, puis un autre bébé mais cette fois beaucoup plus gros fit de même. « Aaaah, Ellio, Candiiice, stop, mh. » Il embrassa sa petite sœur de trois ans sur la bouche et regarda Ellio. « Quoi, t'es jaloux ? Hahaha. » Son frère croisa les bras et tourna la tête en boudant. Malthaël vint embrasser doucement le coin des lèvres de celui-ci puis se leva ensuite. « Aller, dehors les enfants ! » Il regarda Ellio et Candice sortir en trombe, souriant. Il profitait de ce dernier moment qui allait lui manquer, déjà nostalgique à l'idée de partir.

♦ ♦ ♦

« Bon, t'es prêt ou quoi ? » Ellio chargeait un dernier sac de vêtements dans la voiture déjà pleine à craquer. « T'as hâte de partir hein... Pas moi. » Son frère lui tapote la tête. « Écoute, si tu veux rester, tu peux, on a que 18 ans à peine alors.. » Ellio le coupe en lui posant la main sur sa bouche. « Tais t- beurk t'es crade ! » Il lui avait léché goulûment le creux de la main pour le punir et Ellio l'avait essuyé vivement sur son pantalon pendant que le plus grand riait. « Math, Math ! » criait la petite Candice qui levait les bras vers son frère, celui-ci la rattrapa et la prit contre lui, en lui volant pleins de bisous. « Tiens Papa, tu viens nous dire au revoir ? » Malthaël ignorait la femme qui se tenait à côté de son père, ils parlèrent pendant quelques minutes, jusqu’à ce que le fils pose sa petite sœur au sol. « Bon... Alors, au revoir papa ? » Le père prit ses deux fils dans ses bras, cachant sa tristesse. « Rien qu'un au revoir, bandes d'idiots ! » Ils se mirent à rire un instant. Malthaël adressa un regard vif à Constance, puis il monta dans la voiture froidement. « Au revoir Ellio. » dit-elle de sa voix douce. « Prend soin de toi, fait attention, appelle souvent et quand tu veux, et surtout, tu es ici chez toi.. Tu peux revenir quand tu veux, au cas ou, si Malthaël t'embête... » Ellio roula des yeux. Il embrassa sa mère, son père et sa petite sœur. Il se dirigea vers la voiture et fit un geste vif de la main avant d'entrer dedans. « La nouvelle vie peut enfin commencer Malt... » Le croco sourit de toutes ses dents et démarra en trombe sur les gravillons...

♦ ♦ ♦

« Eh bien... C'est... Mignon ? » Ils étaient dans l'entrée de leur miteux petit appartement, presque choqués que se soit si petit. « Minuscule... Et ça semble vieillot... Mais ! C'est déjà bien hein. » Ellio avance dans la maison, passant devant la cuisine américaine, il va voir les chambres et jette un coup d'oeil à la salle de bain qui ne contient rien d'autre qu'une douche et un petit évier. Dans les chambres, pas de lits. Pas de télévision ni de canapé ni de grande table à manger dans la pièce commune. Ellio se mit à tousser. « Lio ! Qu'est ce qu'il se passe ? » Le plus petit sourit. « Ça va aller, c'est juste que... Je suis un peu surpris. » Malthaël prit son frère dans ses bras. « Tout va bien, je suis là, je serais toujours là, ça ira Ellio... »

La guitare résonnait au son d'une chanson des Maroon 5. Malthaël chantait dans le bon vieux canapé donné par ses parents (comme tous les autres meubles, d'ailleurs.). « Dommage qu'on ait pas pu avoir le piano, c'est pas cool... » Malthaël faisait sa gamme tranquille, en écoutant précieusement son frère. « Je t'apprendrais la guitare. On a tout notre temps. » Son frère soupira et continua d'essuyer la vaisselle. « Il faut que je trouve du travail dans la mannequinât et toi dans la photographie. » Malt se leva et posa la guitare sur son pied à côté du canapé. « J'ai des pistes... Et puis toi, t'es trop mignon en petit mannequin. » Il passa une main dans les cheveux de son grand frère plus petit que lui. « Je suis pas petit. C'est toi qui es grand, je fais 1 mètre 80 ! » Malthaël se redressa, fièrement. « Et moi 15 centimètres de plus. » Ellio lui tira la langue et se mit à le chatouiller tout en le pinçant, faisant tomber le croco au sol, il embarqua le petit dans sa chute. « On dort ensemble Maaalt ? » Son frère soupira, leur relation était presque incestueuse, mais il s'en foutait royalement. « J'te fais même l'amour si tu veux, hein. Soyons fou. » Ils étaient jeunes, ils se prenaient pas la tête, et peu importe comment sera demain.

« She took me in his arms.  »
Musique.

« Every lady's crazy when her dad's not around. » Dit Malthaël avec une voix mélodieuse. « Jolies fesses ! » Son frère s'indigna et claqua la porte de la salle de bain au nez de son frère. « Espèce de vieux pervers ! » Le croco s'en alla en sifflant mais s'arrêta en croyant entendre quelque chose à la porte. « Mh...? » Il approcha doucement de la porte et l'ouvrit, découvrant un chien couché au pied. Il s'accroupit et lit la médaille de celui-ci. « Ruanito. Ah, un numéro. » Malthaël se doutait que le chien appartenait à quelqu'un de l'immeuble, mais il se décida d'appeler, car le chien commençait à pleurer. « Allo ? Eh bien... »

Une jeune femme blonde et grande accourue, rendant son chien très heureux, elle habitait juste au dessus et venait de déménager, elle n'avait pas fait attention à son chien, trop occupé par tout ce tapage. « Vous voulez prendre un café ? » La jeune femme ne se fit pas prier et elle entra accompagnée de son chien. « Vous vivez seul ? » Elle regardait Malthaël faire le café dans la cuisine. « Non, avec mon frère. Mais vous ne le verrez pas, il se prépare pour un défilé de mode, et il est très stressé. » Malthaël se racla la gorge. « Enfin ! Je raconte ma vie là. » La jeune femme rit. « Mais non... Je m'appelle Séphie, et vous ? » L'homme d'une vingtaine d'année s'approcha d'elle avec les cafés, il lui murmura à l'oreille en passant. « Malthaël, et tutoyez moi. » Son frère fit irruption en boxer dans la salle commune sans voir la blonde puisqu'il était de dos. « Alors, ça me va ? » Malthaël étouffait ses rires, Séphie répondit à sa place. « Moi j'aime bien ! » Malthaël mourrait de rire sur la table alors que son frère était, quand à lui, mort de honte. « m- m- m- mais ! » Il s'enfuit se cacher, laissant la blonde et son frère. « Oups.. Boulette ! » Le croco s'essuie les yeux et déglutit. « Mais non. T'es drôle comme femme, c'est cool. » Ils se quittèrent sur une note légère et une bise qui en disait long sur le début de leur relation.

« T'es amoureux Malthaël ? » Le jeune homme en train de jouer sur la xbox se retourna vers son frère en train de lire. « Tu parles de Séphie ? » Ellio soupira en haussant les épaules. « Oui, entre autre. » Malthaël mis en pause son jeu et posa la manette. « Elle est excitante, attirante, fascinante. Je pense que... » Ellio ferma son livre en le claquant. « T'es amoureux d'elle ! » L'autre se remit à jouer. « Elle m'aime pas de toute façon. » Ellio lui fit un câlin. « Mais c'est toi que j'aime le plus Lio. »

♦ ♦ ♦

« Malt-haël. » L'homme se retourna vers la voix suave de la belle blonde qu'il convoitait. « Séphie ! Ça fait longtemps. » Elle rit nerveusement et s'approcha de lui, mettant son sac poubelle dans la grosse benne à côté de lui. « Rendez-vous aux poubelles hein... Romantique ! » Il sourit tout aussi nerveusement. « Eh bien, on va chez toi ? Ruanito me manque. » Elle soupira souriant toujours et elle lui prit la main, l'embarquant chez elle. Il n'était pas surpris de voir un appartement bien entretenue et à la décoration sobre. Le premier geste qu'il fit est d'aller s'asseoir dans le canapé confortable de la demoiselle. « Désolé, j'ai plus que du café à la vanille. » Il rit et attrapa la tasse brûlante entre ses mains. « Ça me va, puisque je suis en charmante compagnie. » Elle le poussa gentiment. « Eh, si je mets du café partout c'est de ta faute. » Elle lui piqua sa tasse et mit les deux, cote à cote, sur la table basse. Elle le poussa une nouvelle fois et se coucha doucement sur lui. « T'es venu avec seulement l'idée de boire un café ? Malthaël, j'avais des arrières pensés. » Le grand croco déglutit et se racla la gorge, il était presque choqué, les yeux écarquillés. « Cette femme est formidable ! » La blonde rit. « Oui, et j'ai beaucoup d'imagination, si tu vois ce que j'veux dire. » Ce n’était pas la première fois qu'il couchait avec une femme, mais sûrement la première fois avec autant d'amour pour elle. Il l'aimait beaucoup, tellement, à la folie parfois.

♦ ♦ ♦

« Merde, attends, j'crois que ça a craqué. T'as pris ta pilule au cas où ? » Elle le sera un peu plus dans ses bras. « On s'en fou, continue. » Ça faisait près de deux ans qu'ils étaient ensemble, et près d'un an et demi que le croco avait déménagé dans l'appartement de la jolie blonde, il n’avait pas totalement abandonné son frère, mais la séparation fut dur. Séphie n'avait pas un travail très enrichissant et Malthaël non plus, du coup, ils n'avaient pas cherchés à déménager ailleurs. Ils étaient jeunes pour avoir un enfant, cependant, le préservatif avait bel et bien craqué, et même s'ils ne se doutaient de rien, les vomissements ne tarderaient pas à être douteux. « Alors, que dit le test ? » La blonde ne répondit pas de suite, les larmes aux yeux, de joie. « Je... Je suis enceinte Malthaël ! » Elle sortit en trombe de la salle de bain et lui sauta dans les bras, l'autre sous le choc, il ne réagit pas de suite. « Un bébé ? Papa, moi ? » Séphie le couvre de bisous. « Oui mon amour, oui. » Il se sépara d'elle et lui sourit, un sourire doux et affectueux. « Je vais chez Ellio. » Il prit ses clefs et claqua la porte doucement. Il ouvrit la porte de chez son frère avec le double de clefs qu'il avait gardé.

« Ellio ? » Le grand frère de trois mois plus âgés mais plus petit se jeta sur l'autre. « Malthaël d'amour ! » L'alligator le repoussa vivement en faisant la moue. « Rah, tout le monde me saute dessus aujourd'hui. » Son frère rit de bon coeur. « Alors, qu'est ce qui te fait sortir de ton terrier d'amour, de sexe et d'eau fraîche ? » Malthaël soupira et se frotta la nuque discrètement. Il se racla la gorge doucement et déglutit, il ne savait pas comment l'annoncer à son frère, c'était plus dur que ce qu'il croyait. « Ben... Je vais bientôt être papa. » Son frère haussa les sourcils puis il sauta de joie. « Youpiii, si c'est une petite fille je lui ferais des couettes, et elle fera 1 mètre 80, comme ça elle deviendra mannequin. » Malthaël soupira. « Doucement ! Déjà de un, c'est peut être pas une fille. De deux, le bébé est encore qu'un petit noyau qui se divise ! » Ellio s'en foutait, il ouvrit très vite une bouteille de champagne pour fêter la venue du bébé. Mais il y avait encore neuf mois à attendre.

♦ ♦ ♦

« Bébé ? » La petite soeur de Malthaël était penchée au dessus du berceau de l'hôpital ou était née la petite Eva, fruit de l'amour de l'alligator et de la belle blonde. « Oui bébé, c'est Eva. » La petite fille répéta le prénom du petit bébé qui dormait, puis elle se retourna en entendant la porte s'ouvrir et sauta dans les bras de son autre frère. « Ah, Ellio, tu as ramené papa ? » Son frère fit oui de la tête et il se racla la gorge en regardant discrètement de côté pour prévenir que sa fausse génitrice était présente aussi. Malthaël s'avança pour faire la bise à son père et salua Constance d'un signe de la tête. « Je vous présente ma fille, Eva. J'avais demandé : pas de cadeau. » Son père lui fila le petit paquet et un doudou qui sentait bon la lessive de son enfance. La blonde de Malthaël ouvrit doucement les yeux, fatiguée, mais elle sourit comme si de rien n'était. « Bonjour tout le monde. » Elle embrassa le front de Candice et regarda sa propre fille en souriant toujours autant, prise d'un sentiment de bonheur, partagé. L'alligator s'approcha doucement d'elle en lui prenant la main. « Tu as tout préparé pour que je puisse sortir demain ? » Malthaël sourit, bienveillant. « Bien sur, et j'ai hâte que tu puisses rentrer, et que notre nouvelle vie à trois commence. » Ellio se sentait un peu rejeté, mais il refusait de l'admettre, et refoulait se sentiment tout au fond de lui.

♦ ♦ ♦

Un appel si tôt le matin fit réveiller Malthaël qui était endormi à poing fermé, comme sa fille. Il se leva le plus vite possible, comatant encore, il n'avait pas finit sa nuit. Il vérifia que sa fille ne s'était pas réveillée avant de répondre, la voix basse. « .. Moui ? » Il regarda une photo de lui et Séphie à Disney attendant une réponse au bout du fil. Ça faisait deux jours qu'elle était partie, pour voir de la famille et prendre des photos. « Hôpital général de Oak Harbor, bonjour. Vous êtes bien Malthaël Atkins ? » Le jeune homme réfléchit un peu, à trois heures du matin il arrive qu'on oublie qui on est. « Ouais, ouais. Sinon pourquoi m'avoir appelé ? » La mauvaise nouvelle siffla, comme une balle de fusil, en plein cœur. Séphie avait eu un grave accident de voiture, elle avait fait plusieurs tonneaux et se retrouve maintenant dans le coma, aux soins intensifs. Le médecin s'excusa, comme s'il n'y avait plus aucun espoir de guérisons. « Je ne vous conseille pas de venir la voir, il vaudrait mieux que vous gardiez une bonne image d'elle... Monsieur Atkins ? » Le cadre était tombé par terre, aux bouts de verres se joignaient les larmes de Malthaël qui ne savait plus quoi faire. « Monsieur, une cellule psychologique est à v- » Il raccrocha sans hésitation et se laissa s'écrouler à coter du cadre en miette. Il poussa le verre et prit la photo en main, la retournant, on pouvait y voir marqué “ Nos plus beaux souvenirs. Malthaël et Séphie. Je t'aime. ” Il regarda une dernière fois le visage de sa douce amante et se releva, tout ce qu'il voulait là, c'était son frère.

La sonnette retentit plusieurs fois. « Qui est-ce ? » Ellio regarda par la petite loupe de la porte et il y vit son frère, accompagné du petit bébé. Il ouvrit la porte et prit Eva puisque son frère lui tendait. « Malthaël, qu'est ce qui va pas ? » Le veuf entra dans l'appartement, en se rongeant les ongles, il faisait les cents pas. « Elle est partit, elle m'a abandonné ! » Il continuait de pleurer, les perles salées coulant doucement sur ses joues. « ... Qui ? » Malthaël hurla de désespoir et de tristesse. « Séphie ! » le bébé de bientôt 3 ans se réveilla et pleura. Ellio alla la coucher doucement, se demandant se qu'il se passe vraiment. Après une demi heure, il revint près de son frère qui s’était endormie dans l’entrée de l'appartement, les yeux humides et gonflés. Il n'osa pas le réveiller et lui posa juste un plaid blanc et doux en guise de couverture. « Demain ça ira mieux, il fera jour. »

Malthaël ouvrit les yeux à l'aube. Réveillé par le soleil mais aussi par un mal de dos de s’être endormie n'importe où. Il se demanda un peu ou il était puis il se rappela de l'histoire avec Séphie, et lorsqu'il a débarqué en trombe chez son frère. Il se leva timidement mais soupira, un soupire pour retenir quelques larmes. « Bon... » Il se décida à emparer son téléphone pour appeler une dernière fois l’hôpital, en quête d'un dernier espoir. Mais au bout de l'appareil il n'y avait que de mauvaises nouvelles. « Elle nous a quitté cette nuit, deux heures après qu'on vous ait appelé, je suis vraiment d- » Au diable les excuses ! Pensa-t-il, impuissant et se sentant fautif. Il leva le poing et mit plusieurs coups dans la fenêtre jusqu’à ce qu'elle se brise sur sa main. Il se croqua la lèvre inférieure et s'enfuit aux urgences, le sang coulant partout.

« L'est ou papa ? » Ellio regardait les gouttes de sang sur le sol en provenance de la fenêtre cassée. Il soupira et fit s'asseoir la petite fille devant les dessins animés pendant qu'il reparaît les dégâts. « Comment va être cette nouvelle vie, hein Malthaël ? » Son frère souffrait à l'hôpital, mais c'était comme une douleur positive, pour oublier le mal qu'avait son cœur.
L'enterrement se passa sous le plus beau des soleils. La main dans un bandage, Malthaël posa une dernière rose sur la tombe de sa femme. Sur celle-ci était gravée “ Séphie Marilyn Alice Atkins - Née Faberlich. 1988 - 2010. ”

« Continuing the road alone. »
Musique.

Je n'ai jamais voulu cacher la vérité à ma fille. Je lui ai dis que sa mère était partie pour un long voyage dont on ne revient jamais, et qu'elle ne pourra plus revoir sa maman. Bien sûr, ça a été dur à l'école, pour leur faire comprendre qu'il fallait éviter de lui parler de sa mère, de lui faire faire des choses pour la fête des mères. Mais ils comprennent rien, et puis à l'école maternelle, tous les enfants sont censés avoir une maman et un papa. Quelle bande de cons. Bon, je vais arrêter de me plaindre. Ça fait 4 ans que Séphie est partie maintenant, je vais mieux, il le faut : Pour Ellio, pour Eva. J'essaie de l'oublier, mais c'est dur, le plus compliqué c'est de jeter tout mon passé avec elle à la poubelle, mais j'ai tout bien enfouis dedans. Absolument tout. Même mon ancienne adresse, j'habite un peu plus loin maintenant. Avec mon grand frère plus petit que moi et ma fille de 6 ans et demi.

• L'évolution de Malthaël alias Louis de 1999 à aujourd'hui.