∞ SOME DETAILS †Je n'ai pas grand-chose à vous dire. J'ai un rituel, immuable depuis qu'elle est parti. Je me rends au cimetière, le premier jour du printemps. J'attends les premières lueurs du jour et lorsque le soleil vient effleurer le marbre froid, j'y dépose une jonquille. C'était sa fleur préférée. Puis j'embrasse du bout des doigts son nom et je retourne mener ma morne existence.†Quand je m'accorde un peu de temps, rarement, je prends une veste, un carnet de dessin, des écouteurs et je m'aventure dans les bois. J'aime dessiner, surtout en ces lieux, je me sens à ma place lorsque je suis là, en parfaite connivence avec la nature. Je laisse aller mon imaginaire en larguant quelques coups de crayons sur le papier, rythmé par de la musique, n'importe laquelle. Bach, Chopin, Aerosmith. Je peux passer des heures à contempler le paysage, à dessiner, à souffler l'air frais et humide, je me sens tellement bien dans les bois, comme si c'était là qu'étais ma place.†J'adore jouer de la gratte quand il me reste un peu de temps, c'est-à-dire pas souvent, mais j'essaye quand même de sortir ma guitare du placard pour glisser quelques notes sur les cordes et laisser mon esprit valdinguer quelques minutes†Un esprit saint, dans un corps saint ! On fait comme on peut. J'essaie d'aller courir avant d'aller bosser et après, quand la journée n'est pas trop longue†

Behind the mask...

My history

Je m'appelle Ian, sur mon acte de naissance vous verrez inscrit « Ian Robin McGuire ». Pour tout vous avouer, je ne sais pas d'où vient ce deuxième prénom et à vrai dire je n'ai jamais cherché à comprendre. J'ai passé les six premières années de ma vie en Irlande, j'ai donc peu de souvenirs de là-bas, tout comme je conserve peu de souvenirs de mes parents. Ils sont morts et n'ayant ni frère, ni sœur, je me suis retrouvé seul au monde.
C'est ainsi que commence mon histoire et vous l'aurez remarqué ce n'est pas joyeux, mais la vie n'est pas un conte de fée, croyez-moi !

J'ai passé presque 15 ans dans les foyers sociaux, baladé de famille en famille. L'on peut aisément remarquer que la stabilité est quelque chose que je ne connais pas. Ah oui, j'oubliais, j'ai migré vers les Etats-Unis, chez une tante qui ne s'est pas gênée pour me donner en pâture aux services sociaux. Pour ne pas sombrer dans la morosité due au manque de stabilité, je me suis enfermé dans mon monde et me suis inventé une vie. Le petit garçon que j'étais à l'époque, se rêvait justicier, défenseur des opprimés, je m'imaginais arborer fièrement mon arc près à détrousser les riches pour donner aux pauvres. Après tout Robin était mon second prénom, alors pourquoi ne pas imaginer une autre vie, une autre histoire avec ce deuxième prénom ? Ce personnage qui peuplait les romans et fleurissait sur les écrans, m'inspirait, je voulais être comme lui, comme Robin de Sherwood, mais je n'étais qu'un gosse, rien de plus.

J'ai grandi et j'ai arrêté de rêver. Lorsque j'eus atteins l'âge de la majorité, j'ai décidé de vivre par moi-même, j'ai continué mes études et ma route a croisé celle de Mary. En un regard ce fut le coup de foudre, en un regard nos vies furent bouleversées. Mary était la nièce d'un flic et c'est ce même flic qui m'a pris sous son aile et m'a permis d'entrevoir un avenir. J'ai toujours eu en moi cette irrépressible envie d'être utile, de faire de l'altruisme mon quotidien. Le petit garçon qui se rêvait justicier refaisait alors surface. Je ne suis pas devenu Robin des Bois, mais un flic.

Mary et moi nous nous sommes mariés, avec le consentement de son oncle, trois ans après que j'eus passé avec brio les examens pour intégrer l'académie de police et devenir en l'occurrence l'un d'entre eux. Cette femme était à n'en pas douter, le rayon de soleil de mes jours, je l'aimais comme jamais encore je n'avais aimé. Malgré nos emplois du temps divergeant, elle était infirmière, nous trouvions toujours le temps de nous accorder du temps. Vous savez, ça n'est jamais facile, mais lorsqu'on s'aime peu importe le manque de temps, on savoure chaque instant. On les savoure encore plus lorsque l'on décide de fonder une famille. Mary voulait un enfant, je me sentais près à devenir père et à offrir à un enfant tout l'amour dont j'avais moi-même était privé. Nous aspirions au bonheur et non au malheur. Mary, moins d'un an après m'avoir dit « oui », c'est vu diagnostiquer une tumeur au cerveau. La vie va et vient, la mort vous foudroie... Les médecins « n'ont rien pu faire » disaient-ils. En l'espace d'un an, je l'ai vu partir, j'ai vu son corps changer, ses cheveux tombés, son regard s'éteindre. Mary est morte à l'aube du premier jour du printemps...

Lorsque je prends cette bouteille de whisky qui trône dans mon placard et que je me sers un verre de ce liquide ambré qui réchauffe les entrailles et amenuise les pensées, je sens ma solitude s'agrandir et je ne peux rien faire pour y remédier. L'alcool est devenu une sorte de béquille sur laquelle il m'arrive souvent de me reposer. J'ai perdu mes repères après la mort de Mary, c'est comme si on m'avait arraché un membre, comme si un trou béant laissait mon cœur à l'épreuve. J'ai l'impression que lorsque nos chemins se sont séparés, c'est une partie de moi-même qui a disparu.
Il m'a fallu un an pour entre guillemet surmonter la tristesse et la dépression engendrée par la mort de ma femme. Mais malgré tout il me reste encore quelques séquelles, la bouteille qui me fais constamment face en témoigne. Je ne sais pas si on doit parler d'alcoolisme chronique ou occasionnel, je ne me fis pas à ce que disent les médecins... Les années se sont écoulées et je suis toujours seul à ruminer le passé, à ne pas concevoir ma vie sans Mary. Si l'alcool a une place mineure, mon boulot en revanche accapare tout mon temps, je lui confère la place centrale de ma vie et m'y enferme comme l'on peut s'enfermer dans une cage dorée. Je ne compte plus les heures passées en patrouille, au bureau, certains disent de moi que j'en fais trop, d'autres disent que je suis devenu associable et invivable à certains égards, mais moi je me fiche de ce que les autres pensent, je reste seul dans ma solitude. L'oncle de Mary a pris sa retraite, mais il a préféré le faire en coupant les ponts avec moi, triste fin n'est-ce pas? Malgré tout, l'estime et le respect que je lui porte restent inaltérables.

Voilà comment ma vie se déroulait jusqu'à présent, mais depuis peu il se passe des choses atypiques et dans ma vie et dans la ville. Mes courtes nuits sont habitées par des rêves étranges où je me vois courir dans une sombre forêt, où mon visage est placardé sur des murs. Je me vois tenir un enfant dans mes bras, il a le regard et le sourire de Mary. Je vois aussi le visage d'une femme, enfin je peine à le percevoir clairement, mais elle sourit, un sourire qui me réchauffe le cœur. Je remarque une cicatrice sur sa lèvre supérieure et un regard qui au premier abord paraît sombre, mais qui, si l'on prend le temps de bien regarder, est chargé d'une tristesse effarante. Cette femme existe-elle ? Si oui, qui est- elle et pourquoi elle hante mes rêves ?Je vois aussi le visage d'une femme, enfin je peine à le percevoir clairement, mais elle sourit, un sourire qui me réchauffe le cœur. Je remarque une cicatrice sur sa lèvre supérieure et un regard qui au premier abord paraît sombre, mais qui, si l'on prend le temps de bien regarder, est chargé d'une tristesse effarante. Cette femme existe-elle ? Si oui, qui est- elle et pourquoi elle hante mes rêves ?Suis-je en train de devenir dingue ?

Once upon a Nightmare ?

Plonger, encore et encore, se perdre dans les méandres d'un quelque chose qui nous est indéfinissable. Plus il avançait en avant et plus il était habité par la désagréable sensation de recul et plus il s'enfonçait plus il avait l'impression de se noyer. Sa respiration et les battements de son coeur étaient à présent si rapides que la douleur qui survenait de sa poitrine paralyser l'ensemble de son corps. Robin ouvrit les yeux, il était enchaînés et les multiples blessures sur son corps, ne présageaient rien de bon. Trois jours auparavant, il se faisait prendre la main dans le sac à voler une baguette magique au Ténébreux. Lui qui d'ordinaire volait pour les autres, avait cette fois changé ses plans, la survie de Marianne en dépendait. La douleur est trop forte, il ferme les yeux et le voilà ailleurs, il court encore et toujours pour fuir ses poursuivants. A la tête des assaillant son ancien ami devenu shérif et prêt à tout pour jouir de sa petite puissance à Nottingham. Avec ses compagnons, Robin des bois fuit à travers la forêt de Sherwood, retirant sur son passage chaque avis de recherche qui se présente à lui. Il ferme à nouveau les yeux pour les rouvrit, cette fois tout est calme, un petit garçon avance vers lui, une créature volante fonce sur le petit bonhomme et c'est là que....

Je me réveille ruisselant de sueur, comme toujours. Je suis bien tenté de prendre une petite gorgée de Whisky, mais il est trop tard, ou trop tôt...

Bravo ! Bienvenue dans la famille.